Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
main tenant
5 février 2010

Chacun sa Palestine

Trois films, un dimanche après-midi : Chacun sa Palestine (de Nadine Naous et Léna Rouxel), Jaffa (de Keren Yedaya) et 15 Seeds et tous les autres (par Le Fil Rouge de l’Image).

Une bonne façon d’aborder à la complexité des questions qui se posent aux Palestiniens. Aujourd’hui, cela semble une évidence, mais ça n’a pas toujours été le cas : pas de Palestine sans Israël, pas d’Israël sans Palestine.

chacunsapalestineMais que pensent les Palestiniens vivant encore dans les camps de réfugiés au Liban, par exemple ? Comment envisagent-ils leur relation à la terre dont ils ont été chassés ? Comment les jeunes qui vivent là rêvent leur retour en Palestine ? C’est l’objet du premier film, un documentaire. Après le générique, la première rencontre est celle d’un grand-père et de sa petite fille. Le premier dit à la seconde qu’elle ne pourra retourner au pays que si elle pieuse. La seconde répond qu’elle est certaine de revoir la Palestine et d’y vivre. Puis, quand la jeune fille (16 ans à l’époque) est seule face à la caméra dans un studio, elle dit son ambition de poursuivre des études pour obtenir un bon travail ailleurs qu’au Moyen-Orient, pour, affirme-t-elle, prouver au monde que les Palestiniens ne sont pas des terroristes. Cela révèle assez bien ce qui se passe au cours de ces entretiens : oui, les jeunes portent le désir de retrouver ce pays dont on leur parle depuis qu’ils sont nés, mais ils sont aussi attirés par une vie hors des camps, une vie où ils auraient plus de liberté. Les paroles individuelles, les temps de discussions font de ce film un témoignage très fort de ce qu’un discours généraliste ne laisse pas paraître.

jaffaAvec le second film, Jaffa, nous entrons dans la fiction. Mais cette fiction s’appuie, évidemment, sur une réalité sociale. Jaffa a été annexée à Tel-Aviv en 1950, la population arabe y a fortement diminué, et la coexistence des communautés ne va pas de soi. Le film raconte une histoire d’amour entre une jeune fille juive, dont le père possède un garage à Jaffa, et un jeune homme arabe, employé dans ce garage. A travers la vie de la famille juive, la réalisatrice montre la difficulté de cette coexistence, et montre quel courage il faudra aux jeunes pour construire une vie nouvelle.

Enfin, avec 15 Seeds, Le Fil Rouge de l’Image fait entendre des voix de jeunes Israelien(ne)s de Jérusalem et de jeunes Palestinien(ne)s de Ramallah découvrant que l’autre n’est pas tel qu’ils se le représentaient, et qu’il faut qu’ils se rencontrent pour que la paix soit un jour possible.

Désormais, je crois avoir compris qu’être Palestinien, c’est tout à la fois vivre en Palestine, vivre hors de Palestine, en Israël ou plus loin encore, dans les camps, ou plus loin encore, dans une diaspora hors du Moyen-Orient. Et je me garderai bien de tenir des discours définitifs sur une identité palestinienne. Mais je reverrais volontiers le film d’Elia Suleiman, Le temps qu’il reste.

Les trois films cités ci-dessus étaient projetés dans le cadre des Rencontres du Film Social à Chilly-Mazarin, la MJC – Centre Social accueillant à cette occasion l’exposition d’un mur d’images réalisées par le Fil Rouge de l’Image.

Commentaires
main tenant
main tenant
Derniers commentaires