Bye bye Tibériade, film de Lina Soualem

« Là il y a la mer, là le Liban, là la Syrie et là la Jordanie, et nous sommes au milieu ». Au bord du lac, à Tibériade. C’est une famille qui a été chassée de chez elle, de son village Deir Hanna, en Galilée, en 1948. Le grand père demande à ceux qu’il rencontre : « Avez-vous vu mes vaches ? Avez-vous vu mon âne ? » La question est encore aujourd’hui posée au monde : « Avez-vous vu ses vaches ? Avez-vous vu son âne ? » Je pense à certains vers de Mahmoud Darwich. Le grand-père mourra de chagrin. C’est l’histoire de quatre générations de femmes. Une arrière-grand-mère qui élèvera seule huit enfants, une grand-mère qui en élèvera dix, dont Hiam, la mère de Lina, la réalisatrice de ce formidable film qui parle de la Palestine comme on en parle peu : des femmes qui choisissent le savoir (la grand-mère continue à enseigner tout en élevant ses enfants), qui choisissent leur vie, même ayant subi, enfants, ces exils, ces violences. Émouvant, puissant, ce film semble dire et redire « Tout le monde a le droit de vivre ». Y compris dans cet espace relativement petit, survolé sans cesse par des avions, entre la mer, le Liban, la Syrie et la Jordanie. 

J'ai vu ce documentaire sur Arte.tv ; il sort en salle le 21 février.