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17 février 2010

Metropolis, de Fritz Lang et Thea von Harbou, sur Arte

Metropolis_RobotOn regrette de ne pas être dans la salle de projection. L’écran, l’orchestre… Mais voir Metropolis dans cette version restaurée a quelque chose de fascinant. Un film de 1927 !

Schématisme sans doute du propos politique : les ploutocrates en haut, les prolétaires en bas (voyons, voyons, qui a, ces dernières années, parlé de la France d’en bas ?), la réconciliation finale des classes (la tête et la main ont besoin du cœur, est-il dit, mais Joseph Déjacque parle aussi de la tête et de la main qui doivent faire leur alliance contre le ventre des gros bourgeois).

Longue (trop ?) course poursuite, individu (Maria) contre collectif (la horde des ouvriers), à la fin. Mais cette opposition individu/collectif est souvent présente plus finement dans le film.

Forte présence des références religieuses, et notamment le prénom de l’héroïne (Maria), les péchés capitaux et l’apocalypse. Magnifique mise en mouvement des statues qui viennent se substituer aux esclaves noirs qui portent la naissance de Hel (la fausse Maria), double, clone ou avatar ?

Maria, tantôt pure, tantôt cruelle, est superbement interprétée par Brigitte Helm, dont l’expressionnisme du jeu la fait passer d’une attitude à une autre, de la douceur des héroïnes de la bonté à la vulgarité sensuelle des égéries du mal. Beauté presque nue pour qui les hommes s’entretuent ou virginité de madone maternelle sauvant les enfants. Sorte de femme éternelle, révoltée, soumise, porteuse d’un discours de paix ou de guerre, la vraie ou la fausse Maria…

Metropolis se termine par une réconciliation mais il aura fallu tuer les machines, il aura fallu que l’eau envahisse la ville basse et que le bûcher soit dressé à la hâte sur la place publique de la ville haute. L’eau et le feu. Une certaine idée de purification. Fritz Lang cosigne ce film avec Thea von Harbou, dont il se séparera quelque temps plus tard et qui rejoindra le parti nazi…

Complexité du scénario, complexité de l’être humain.

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