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main tenant
9 janvier 2021

Un journal

Dans ce blog, durant treize mois, vous avez pu suivre Le journal d’Ava, une femme préhistorique, racontée par Erolf Totort. Ma lecture du moment est aussi un journal, le Journal pauvre de Frédérique Germanaud (à propos duquel j’écrirai prochainement). Le compte twitter de Lucien Suel (#Mauricette_a_dit) m’a mené à une page du Journal de Kafka…

À votre tour, vous pourrez poster ici quelques mots de votre journal. Il ne s’agit pas, en réalité, d’exposer votre journal intime, mais d’écrire sous forme d’un journal : à chaque jour son message. Lundi, une phrase - mardi, deux phrases - mercredi, trois phrases - jeudi, quatre phrases - vendredi, cinq phrases - samedi, six phrases - dimanche, ce que vous voulez.

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Exemple :
Lundi - On dirait que le temps est à la neige.
Mardi - Je ne sais pas ce que sera ma journée. Cette incertitude a quelque chose de grisant.
Mercredi - J’ai feuilleté un livre de photos présentant des littoraux. Une envie de voyager hors de ma chambre m’a surpris. Le crachin m’a accueilli dans la rue comme s’il poursuivait l’invitation de l’écume.
Jeudi - Je ne sais pas ce qui m’a réveillé cette nuit. Peut-être ce rêve où j’entendais le bruit d’une explosion. Je n’ai pas allumé la lumière ni la télévision. C’était peut-être simplement les oies du Capitole.
Vendredi - Encore cette histoire de vaccin. C’est juste une histoire un peu vache, il me semble. J’aimerais tellement qu’à nouveau on recommence à chanter dans les rues et à s’embrasser plutôt que de se le dire. C’est presque une chanson de Leny Escudero, dans laquelle il parle de « vous savez ceux qui sont toujours au premier rang ». Et voilà que me reviennent les idées de voyage.
Samedi - Je vois par la fenêtre des oiseaux au ventre blanc qui plongent verticalement vers le sol puis remontent aussi vivement pour atteindre le nichoir qu’un voisin a accroché sur son balcon. Plus loin, derrière les arbres, le tronc métallique d’une grue dépasse d’un immeuble. Une petite lumière clignote à son sommet. Elle me rappelle un film de Solveig Anspach, Queen of Montreuil, où une femme venue d’Islande découvre la banlieue parisienne du haut d’une grue. L’immeuble est presque silencieux ce soir. Je vais finir sans doute la lecture du livre commencée il y a une semaine.
Dimanche - Ça y est, il neige, mais ça ne tient pas au sol.

C’est à vous main tenant. De lundi à dimanche, d’une phrase quotidienne à six phrases ou plus, postez ces quelques pages de votre journal (réel ou fictif) dans les commentaires ci-dessous. Merci.

Commentaires
L
Lundi - J'ai glissé sur une plaque de verglas et me suis retrouvée sur les fesses, avenue de la République.<br /> <br /> Mardi - Je me réveille courbaturée. Je bois un café, avale une tartine de pain et chaque geste m'apparaît être un effort insurmontable.<br /> <br /> Mercredi - En prenant ma douche, je remarque des ecchymoses que je n'avais pas vues la veille au niveau des jambes. Il y en a aussi au niveau du coccys que je constate en me regardant dans un miroir. Aoutch, la douleur est bien vive!<br /> <br /> Jeudi - J'applique des couches d'arnica sur mes blessures. Je ressens un soulagement à l'application. Le contact de la crème sur ma peau laisse une agréable odeur et le léger réchauffement qu'elle me procure m'aide à me projeter sur le chemin de la guérison.<br /> <br /> Vendredi - Je fais machinalement un mouvement des plus anodins. Je me penche pour passer l'aspirateur dans le salon. Aie aie aie, la douleur se réveille! J'avais l'espace de quelques instants oublié qu'elle était là - la douleur - à guetter chacun de mes gestes. <br /> <br /> Samedi - Décidément, on ne peut pas guérir dans le silence et la paix ici. Voilà que le téléphone sonne et que ma fille me demande de garder pour le week-end Achille, son berger belge de 3 ans. J'hésite avant de lui répondre oui. Marion m'amène Achille, ainsi que tous ses accessoires (laisse, collier, panier, jouets, croquettes et friandises). Elle me fait ses dernières recommandations avant de claquer la porte. Achille, jeune chien fougueux et énergique, moi, vaincue par la douleur de quelques ecchymoses qui se sont saisies de tout mon corps.<br /> <br /> Dimanche - Il est 8 heures et Achille réclame une sortie. Il est surexcité. Je lui passe collier et laisse autour du cou. Aie aie, ouille, la douleur me relance d'un coup. A cet instant, je me demande comment je vais bien pouvoir faire pour canaliser l'énergie d'Achille, seule.
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V
Lundi 16<br /> <br /> Un premier jour de semaine comme un premier de l'an, à ressasser de sempiternelles bonnes intentions.<br /> <br /> <br /> <br /> Mardi 17<br /> <br /> Les souhaits d'hier, ceux d'avant. Attendre encore un peu, remettre à plus tard, qui reste le moment préféré pour faire.<br /> <br /> <br /> <br /> Mercredi 18<br /> <br /> Tentative de premier pas vers une joie mince. Remercier un bref rayon de soleil.<br /> <br /> Et les moineaux, pour leur chant.<br /> <br /> <br /> <br /> Jeudi 19<br /> <br /> Un jeudi d'une vieille année, un jeudi si différent. La joie n'était pas cette petite chose qu'il fallait chercher. Des questions ne se posaient pas, quand maintenant la question n'est plus de savoir quand, mais si. Même le goût du café a changé.<br /> <br /> <br /> <br /> Vendredi 20<br /> <br /> Selon la LPO, 73 % des moineaux parisiens ont disparu en dix ans. C'est vrai.<br /> <br /> Ils se sont réfugiés dans mon jardin avec tous les moineaux du monde. J'écoute battre leurs ailes dans le laurier. Faire autant de bruit que le vent et ma peine réunis.<br /> <br /> <br /> <br /> Samedi 21<br /> <br /> La joie aura-t-elle droit à une prochaine saison ? L'attendre, cachée dans le laurier au milieu des chants inarticulés. Remiser espoir, peine et bonnes intentions jusqu'à lundi. Peut-être jusqu'au lundi d'un mois à venir. Ne rien précipiter puisque tout recommence. À part vivre, est-ce que tout est sans fin ?<br /> <br /> <br /> <br /> Dimanche 22<br /> <br /> Un autre dimanche, fin de siècle, j'ai marché pieds nus sur des galets.<br /> <br /> L'eau salée n'était salée que parce qu'elle était bleue. De beaux souvenirs.<br /> <br /> 96.3, Benjamin demande comment va ma vie. Il n'y a pas toujours de réponse possible. Mais je sais comment est ma peine. À couper au couteau.
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G
Lundi - A travers le Vélux, j'observe la course des nuages.<br /> <br /> <br /> <br /> Mardi - Il pleut encore. Les gouttes d'eau dégoulinent le long de la vitre.<br /> <br /> <br /> <br /> Mercredi- La fenêtre est entr'ouverte, du bout du nez, j'aspire l'air pur et glacial presque liquide, il fait encore nuit.J'entends le pépiement des oiseaux qui s'éveillent à l'aube.Ça m'intéresse.<br /> <br /> <br /> <br /> Jeudi- Aujourd'hui il y a du soleil.Je regarde à travers la vitre et je distingue mon ombre.Le soleil m'éblouit, je ferme les yeux.Trop de soleil me donne envie de dormir.<br /> <br /> <br /> <br /> Vendredi - A chaque fois c'est pareil, quand elle nettoie les vitres salies par la pluie, elle m'enferme dans la cuisine. J'enrage.Je tourne en rond.Je sens le vent de la liberté qui se coule sous la porte et celui de la colère dans ma gorge.J'entends les cris des hirondelles.<br /> <br /> <br /> <br /> Samedi - Il neige!Le jardin a l'air si calme.Tout est doux et propre, je vois des traces de pattes de moineaux dans la neige fraîche.J'entends les cris des enfants qui lancent des boules de neige.Mais la neige est traîtresse, elle fait semblant d'être une princesse puis elle fond en bouillasse.Je déteste cette journée.<br /> <br /> <br /> <br /> Dimanche - Mais quand va-t-il finir cet interminable hiver?J'ai envie de partir, de sortir, d'être libre sous le soleil, la pluie ou la neige! Mais en ce moment , Elle ferme tout.Elle est triste.Elle cache souvent son visage derrière un masque.Elle m'énerve.<br /> <br /> Un jour, si elle continue à m'empêcher de sortir dans le jardin, je crois bien que je la grifferai.Pire que les oiseaux.
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E
Lundi : L’UN, seule, dans le réveil bleu, je suis lasse et affaDIe.<br /> <br /> Mardi : MA chimère tiède demeure. Atone une minute, je me lève assourDIe.<br /> <br /> Mercredi : La MER de jour nargue mes songes flous de la nuit. Dans ce final pâle, je drague les draps une minute. Hâve, je me lave, raiDIe. <br /> <br /> Jeudi : Le JEU blanc fane mes rêves dans la ouate ardente. Dans cet âtre, j’effleure les étoffes une minute. Blême, j’ablue, silencieuse. Sèche, je me vêts et m’en vais engourDIe<br /> <br /> Vendredi : Le VENt brulant tait mes désirs des jours passés. Dans cette force sirupeuse, j’embrasse la soie une minute. Pâle, je baigne dans l’eau laiteuse, silencieuse. Rêche, je m’enveloppe et m’en vais, hasardeuse. La brise m’aveugle, EtourDIe.<br /> <br /> Samedi : Le Sabre astral crève mes mirages d’ombres. Dans le linge lacéré, je lutte une minute. Cireuse, je lustre la peau, silencieuse. Sévère, j’ajuste mes affaires et m’en vais, périlleuse. Un tourbillon me chahute une minute. Je repars alourDIe<br /> <br /> Dimanche : Je DIffère et m’affaire. Ma transe blanche s’évanouit dans la déchéance. Le taffetas étouffe mes blâmes docilement. Livide, j’exhale sous l’eau, silencieuse. Impassible, je me travestis et fuis. Le vent s’est tu. Je pars pour tout recommencer mais dans la décadence, je flANCHE.
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K
Lundi <br /> <br /> Je commence à travailler mon texte sur le thème que m'a envoyé le professeur de l'atelier d'écriture. <br /> <br /> Mardi <br /> <br /> Je révise mon allemand en prévision du cours qui doit bientôt débuter sur zoom ( covid oblige). <br /> <br /> Beau temps, j'en profite pour faire une ballade au soleil. <br /> <br /> Mercredi <br /> <br /> Je fais une visite au Père-Lachaise assez proche. <br /> <br /> C'est vallonné, bon pour faire travailler mes mollets. <br /> <br /> J'y découvre les tombes de nombreuses célébrités, dont celle, récente, d'Higelin. <br /> <br /> mon chanteur préféré. <br /> <br /> Jeudi <br /> <br /> J'ai regardé un reportage sur la Syrie. <br /> <br /> Ça me rappelle un voyage que j'y ait fait en mai-68, du coup, je n'ai connu l'existence de ces " événements" qu'à mon retour. <br /> <br /> Je regarde les photos et les journaux de bord de mes voyages, ça me permet d’échapper un peu à l'ambiance anxiogène actuelle. <br /> <br /> J'ai envie de repartir, je vais me renseigner où je pourrais aller sans trop de risques. <br /> <br /> Vendredi <br /> <br /> Ce matin, j'ai cours d'histoire par zoom. <br /> <br /> Le sujet est: " La France entre 1870 et nos jours" <br /> <br /> J'y découvre en détail les années 1930, on comprend mieux la déculottée de 1940 <br /> <br /> Je commence l'encadrement d'une aquarelle de Caroline. <br /> <br /> Ce soir, nous participons avec nos amis, à un apéro sur whatsapp, ça fait du bien. <br /> <br /> Samedi <br /> <br /> Ce matin, nous allons au marché d'Alligre, en plus des provisisons, il y a des brocanteurs où l'on trouve toujours des "merveilles" <br /> <br /> Je ne supporte plus les radios qui me saoulent à propos de la covid. <br /> <br /> Cet après-midi, je participe avec des amis à une manif contre les violences. <br /> <br /> Je téléphone à mes cousines d'Italie, qui sont en plein confinement... <br /> <br /> Mon frère, qui habite au pied des Vosges, m'appelle pour me dire qu'il est tombé 40 cm de neige chez lui en 24 heures. <br /> <br /> Ce soir, couvre-feu, séance opéra "Guillaume Tell" à la maison. <br /> <br /> Dimanche <br /> <br /> Il neige sur Paris ( un peu ). Cela me rappelle mon enfance avec les bonhommes de neige, les batailles de boules de neige, les parties de luge sur les pentes du Ballon d'Alsace et les dégustations de tartes au myrtilles au refuge.
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