Bayer aux corneilles
Que fait donc cette corneille en haut d’un toit ?
On se souvient qu’Alfred de Musset a écrit une Ballade à la Lune dont voici les premières strophes :
C'était, dans la nuit brune,
Sur le clocher jauni,
La lune
Comme un point sur un i.
Lune, quel esprit sombre
Promène au bout d'un fil,
Dans l'ombre,
Ta face et ton profil?
Es-tu l'œil du ciel borgne?
Quel chérubin cafard
Nous lorgne
Sous ton masque blafard?
N'es-tu rien qu'une boule,
Qu'un grand faucheux bien gras
Qui roule
Sans pattes et sans bras?
Es-tu, je t'en soupçonne,
Le vieux cadran de fer
Qui sonne
L'heure aux damnés d’enfer?
Sur ton front qui voyage
Ce soir ont-ils compté
Quel âge
A leur éternité?
(…)
Sur ce modèle, c’est-à-dire des quatrains faits de deux vers de six syllabes suivis d’un vers de deux syllabes puis d’un vers de six syllabes, vous allez décrire cette photo. Vous pouvez vous limiter à un quatrain mais ce serait dommage de ne pas en essayer deux ou trois, ou plus…
Et, bien qu’il ne s’agisse pas d’un clocher, vous pouvez imaginer que ce toit en est un, que les deux points lumineux sont des astres jumeaux, que la corneille attend ou veille ou s’apprête à partir dans l’arbre voisin ou ailleurs. Quelle que soit votre idée, essayez de la développer en quelques vers.
Exemple :
Ce sont d'extraterrestres
Qui t’ont là déposée
Peut-être
Pour nous coloniser
Avaient-ils d’intention
D’ici t’abandonner
Avec
Mission : nous surveiller
Tu as l’air bien surprise
Ils ne t’avaient pas dit
Tout ça
Mais ils sont repartis
Ils doivent bien en rire
Dans leur double-vaisseau
Font signe
Allez, baye baye corneille
C’est à vous main tenant. Si écrire des quatrains vous effraie (mais ce n’est pas une corneille : c’est une chouette, l'effraie), racontez ce que vous voyez en quelques phrases, ce sera déjà quelque chose. Et essayez dans un deuxième temps de présenter votre texte en quatre ou huit lignes (ou plus).
Et postez votre texte dans les commentaires ci-dessous. Merci.