Les vingt premières années du XXIe siècle vues par vingt écrivains - vingt phrases

Une phrase par texte. Vingt phrases donc. Peut-être résonneront-elles entre elles.

« Nous serions pires que ce que nous sommes sans les bons livres que nous avons lus. » (Mario Vargas Llosa cité par Patrick Roegiers)

L’oubli est un courant qui emporte les nageurs au loin, mais aussi sur les terres, sème ses ravages en offrant aux proies l’insouciance. (Oriane Jeancourt Galignani)

« Il est faux de croire que l’échelle des craintes correspond à celle des dangers qui les inspirent ; on peut avoir peur d’un rat et pas d’un lion. » (Marcel Proust cité par Jérôme Bastianelli)

Mon viaduc était un dragon, contre lequel je m’étais battu cette nuit-là. (Adrien Goetz)

De la faille monte la lumière. (Nicolas Idier)

« Jean n’a jamais considéré la nuit comme le temps du sommeil non, il travaillait, voilà. » (Jean Marais à propos de Jean Cocteau, cité par Arthur Chevallier)

« Qu’on me donne la peine, pour que j’aime dormir » (de Jean-Jacques Goldman interprété par Johnny Halliday, cité par Pauline Dreyfus)

« J’habite un voyage de mille ans « (Aimé Césaire cité par Charles Ficat)

Il ne nous restait que dix-neuf ans de crédit à rembourser… (Sébastien Ministru)

« Je pense que ma vie ferait un bon film. J’ai une vie chaotique. » (Alexander McQueen cité par Loïc Prigent)

Nous sommes là pour recycler le rêve passé dont nous sommes l’éveil. (Viktor Cohen)

Une sorte d’arrêt brutal, d’irrémédiable fin de cycle, inscrite dans le livre du Temps. (Chloé Delaume)

(…) personne ne voulait être celui qui aurait laissé brûler le Yosemite et des arbres de trois mille ans. (Sandrine Treiner)

« Je ne suis pas grand-chose mais je suis tout ce que j’ai. » (Philip K. Dick cité par Géraldine Kosiak)

Il faut avoir dormi une fois sur les mauvaises nouvelles du monde, s’être couché dessus, en avoir fait litière, et rien que pour cette connaissance du gouffre, pour cette leçon d’abîme, ça vaut la peine de garder un abonnement papier. (Claudie Hunzinger)

« J’ai envie depuis longtemps, peut-être je ne le ferai jamais, de faire un film sur l’approche des corps, les regards sur les corps, et je n’ai pas encore trouvé la méthode qui permettrait de le faire d’une façon qui semblerait juste. » (Jacques Rivette cité par Christophe Honoré)

Une vie et un « cinéma sans entraves. » (Germaine Dulac citée par Véronique Aubouy)

Benoît est tranquille comme un pont. (Charles Dantzig)

Par groupe de trois personnes maximum, les spectateurs pénètrent dans l’obscurité de la pièce. (Grégory Le Floch)

Mille fois j’avais pleuré face à la mer. (Nicolas Cano)