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11 août 2016

Basse langue, de Christiane Veschambre

veschambre_basse-langue

Quel est ce monde où nous arrivons, où nous apprenons des mots qu’on n’avait pas encore entendus, où la main qui écrit risque de lâcher l’autre, cet « enfant-ma-mère », voire la mère de cet enfant ? Trouver son chemin dans les mots qu’on lit d’une langue étrangère, l’italien d’Erri de Luca, l’allemand de Robert Walser, l’anglais d’Emily Dickinson. Lire comme on marche. Laissant venir les images, les rêves, les souvenirs. Comme on marche seul pour laisser surgir à chaque pas la langue secrète, pas encore déchiffrée, et qui dit d’où l’on vient et qui tient cette main, quand on avance dans la forêt, qu’on traverse un paysage de neige, qu’on approche du volcan ou de la mer, par cette « route (maritime) amoureuse ».

« Les noms ne désignent pas des identités mais des forces, écrit Gilles Deleuze ». Les noms, c’est  tout ce qui reste après la mort, écrit ailleurs Jacques Derrida. Christiane Veschambre nomme ces femmes qui l’ont mise au monde et lui rappellent cette « basse langue », la font passer, au milieu du livre, par le « triptyque de la chambre secrète », celle de l'annonciation, et lui révèlent que « chacun est à soi-même un univers de solitude et de bâtardise où s’ensemencent l’un l’autre le "vulgaire" - le commun des hommes - et le singulier. »

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