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26 avril 2024

Mûres métamorphoses

Mûres métamorphoses, de Makenzy Orcel (éd. Rivages poche)

Mûres métamorphoses est un livre particulier. Je l’ai lu plusieurs fois, à chaque fois de façon différente :
une page sur deux, d’abord celles en italique, paires, puis les autres, impaires
du début à la fin, page après page
et page après page, de la fin au début
en l’ouvrant au hasard
en ne lisant que les titres des poèmes qui sont peut-être plus que des titres.
Et j’ai toujours envie de recommencer, d’essayer une autre façon de lire, de chercher les poèmes portant le mot « métamorphoses », ceux qui nomment le jour ou la nuit.

« j’ai des yeux dans la gorge

(…)

j’ai des lignes dans la gorge
mais ce sont mes mains qui pleurent »

Je ne saurais dire exactement pourquoi je pense parfois à Mallarmé en lisant ces poèmes. Peut-être à cause de ce « rien —l’unique nom de la métamorphose » qui me renvoie à cet autre « Rien, cette écume, vierge vers », poème intitulé Salut que Mallarmé termine par

«Une ivresse belle m’engage
Sans craindre même son tangage
De porter debout ce salut
Solitude, récif, étoile
À n’importe ce qui valut
Le blanc souci de notre toile. »
Quand Makenzy Orcel écrit :
« ivresse

par-delà
cette note obsédante grave
du jour effondré
entends-tu le rire tonitruant
du dieu mort
des pauvres »

Et j’ouvre ce recueil comme une porte, ne sachant jamais ce qu’il y a de l’autre côté : un pays, des livres, une solitude, une étincelle…

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