Insérer

Prenez un livre, que vous l’ayez lu ou non. Choisissez trois chapitres. Prélevez la première phrase de chacun de ces chapitres. Mettez ces trois phrases dans l’ordre que vous voulez (qui ne sera pas obligatoirement l’ordre du livre). Insérez une phrase entre la première et la deuxième phrase. Puis une autre entre la deuxième et la troisième phrase. Il ne s’agit pas de résumer un livre, mais de suggérer une autre histoire qui croiserait celle qui vous sert de départ.

Exemple :

Je choisis trois phrases au début de chapitres dans le livre de Rebecca Lighieri, Wendigo.
Première phrase : L’été de mes dix ans, alors que je passais quelques jours chez ma grand-mère, j’ai vu deux yeux s’ouvrir dans le noir et me dévisager silencieusement.
Deuxième phrase : J’ai d’abord décidé de garder le secret.
Troisième phrase : Le lendemain, j’ai décidé de prendre un vélo pour explorer les environs.

J’intercale des phrases :
L’été de mes dix ans, alors que je passais quelques jours chez ma grand-mère, j’ai vu deux yeux s’ouvrir dans le noir et me dévisager silencieusement. 
C’était bien moi qu’ils regardaient et personne d’autre, d’ailleurs j’étais seul dehors à cette heure tardive.
J’ai d’abord décidé de garder le secret. 
Mais cette vision se renouvela plusieurs fois et je choisis d’aller chercher des traces à partir de l’endroit où ces yeux m’apparaissaient, sans en parler à qui que ce soit.
Le lendemain, j’ai décidé de prendre un vélo pour explorer les environs.

C’est à vous main tenant. Glissez-vous, de cette façon, dans le récit conçu par quelqu’un d’autre. Et postez les cinq phrases dans les commentaires ci-dessous. Merci.

Comments

[eva]

La vérité n’est pas un problème

Pas le problème

La vérité n’a pas ton odeur

Je n’attends pas la vérité

La vérité n’a pas ses doigts

Sur ma peau grenat

Je ne frisonne pas

Quand passe la vérité

Il n'y a pas de saveur

Je ne joue pas à la frôler

Je n'envisage pas

Juste ma paume sur son ventre

Pour la saisir

Ma paume recourbée pour la contenir

La maintenir contre moi

La vérité ne m’importe pas



Je vis dans un cercle

Aux bords en métal

Déposé sur mon cerveau étranglé

Qui déborde de chaque côté

Le métal froid s'est placé

Sur mes poumons trop essoufflés

Je me suis demandée

Comment vivre dans un cercle

Sous le poids céder

Ne plus lutter pour respirer

Abandonner la vérité



Tu as tracé le cercle parfait

Bien noir au charbon

Issu des rebus de mon cœur

Que tu as brûlé

Et gardé bien serré

Dans ta main pour les comprimer



Je ne sens plus le métal

Ne reconnais plus la matière

Il faudra bien

Briser le lien qui me ceint

Sans vérité

Je tourne cent fois sur moi

Pour enfin m’éloigner de moi-même

Il faudra bien s'éloigner de soi-même

Tourner cent fois

Me perdre enfin

Sans foi

Sans m'arrêter



La vérité n’est pas un problème-comment vivre dans un cercle-s’éloigner de soi-même

Laura Vazquez-Vous êtes de moins en moins réels

[Garance]

Mon bonheur atteignait son apogée pendant les deux mois et demi que, chaque été, je passais à la campagne.



J'aimais tout particulièrement me gorger de soleil, seins nus, sur la terrasse en pierre qui emmagasinait la chaleur de l'après-midi.



Il y avait un mot qui revenait souvent dans la bouche des adultes : c'est inconvenant.



Mes seins choquaient la vue, mais c'était mon corps, mon corps entier de belle femme qui dérangeait.



On m'avait appris combien la vanité est vaine et futile la futilité ; j'aurais eu honte d'attacher de l'importance à la parure et de me mirer longuement dans les glaces ; toutefois, lorsque les circonstances m'y autorisaient, je considérais mon reflet avec faveur.



d'après Mémoires d'une jeune fille rangée, Simone de Beauvoir

[Ilaria]

Le solelil couchant du Montana s'étalait entre deux montagnes comme un gigantesque bleu d'où partaient de sombres artères disseminées sur un ciel infecté. La route parfaitement droite passait à la croisée de deux vallées et elle la suivait du regard avec apprehension. Le matin. Après quelques heures de marche, elle aperçut la maison et vit, au loin, une physionomie familière un peu plus courbée que la dernière fois. Après le petit déjéuner, John parvint à retrouver le grand perron en marbre, d'où il contempla avec curisosité la scène qu'il avait sous les yeux.

[abcl]

Les Japonais ont été les premiers à se faire envoyer balader.

Mais, mon véhicule continuait sa course

Je me suis cramponnée au volant, affolée.

Je ne voyais pas d'issue à cette stupide aventure.

Nous avions atteint le campement du Caniveau.

J'avais réussi mon pari.

(d'après La piste du feu de Adrian Hyland