Un art neuf : la bande dessinée, de Benoît Peeters (éd. Collège de France / Fayard)

À propos de Benoît Peeters, j’écrivais dans ce blog, le 15 mars 2021 : « j’attends la publication de sa leçon inaugurale sur la bande dessinée au Collège de France ». Elle a été publiée en mars 2023.

L’auteur y présente d’abord son intérêt personnel pour cet « art neuf », sa rencontre avec François Schuitten, l’analyse qu’il fit des Bijoux de la Castafiore, de Hergé, selon le commentaire que fit Roland Barthes de Sarrazine de Balzac dans son ouvrage S/Z…
Revenant à l’histoire de la bande dessinée, il rappelle qu’elle n’a pas trouvé son nom tout de suite : elle fut « littérature en estampes », « histoires en images », « illustrés », « comics » ou « mangas ». Il affirme que la bande dessinée est « un enfant du papier », longtemps publiée dans les journaux et souvent à destination de l’enfance. C’est dans les années 1960 qu’apparaît l’expression de « neuvième art ». Le pop-art reprendra des images de la bande dessinée mais en les séparant du contexte narratif où elles ont paru.
La leçon inaugurale cite beaucoup de noms, auteur.rice.s, dessinateur.rice.s, éditeur.rice.s (j’utilise ici l’écriture inclusive notamment parce que les femmes ont pris à présent une place plus importante qu’aux débuts). Il dit aussi l’importance du dessin à une époque « où les beaux arts s’en détournaient » : « un dessin ne relevait jamais  de la simple exécution d’un projet, mais (…) devait être animé d’une véritable énergie graphique ».