Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
main tenant
29 mai 2021

Caillebotte à la fenêtre

th

Dans le livre Songe à la douceur (que je présenterai plus tard), Clémentine Beauvais fait de Tatiana une spécialiste de Caillebotte, peintre du XIXe siècle, dont elle doit présenter dans une conférence au Musée d’Orsay un tableau : Jeune homme à la fenêtre. Or, Caillebotte a peint plusieurs toiles sur ce thème et, parmi celles-ci, il y a une Femme à la fenêtre dont une reproduction accompagne cette page. Je vous invite à imaginer une discussion entre les deux personnages du tableau. Chaque répartie sera composée au moins d’une phrase et commencera successivement par les lettres F, E, N, E, T, R, E. Si le dialogue se poursuit au-delà de sept réparties, à partir de la huitième, vous faites comme vous voulez.

Exemple :
Elle - Fernand, c’est ton tour, pose donc ce journal que tu fais semblant de lire.
Lui - Est-ce que la boutique est ouverte en bas ? Non ? Alors je peux encore attendre.
Elle - Ne te fais pas prier. Hier, c’était moi. J’ai fait mon dû. Je ne vais quand même pas faire le trottoir tous les jours.
Lui - Encore ton mauvais esprit. Nous avons convenu entre nous qu’un jour sur deux…
Elle - Tu vois bien : un jour sur deux. Aujourd’hui c’est à toi de t’y coller. Si tu ne le fais pas, ça recommencera comme la semaine dernière et ton coin de rue sera occupé par un autre clochard.
Lui - Rosalie, tu me fatigues. Moi j’aime bien faire le bourgeois et m’installer dans ce fauteuil. Je préfère ça à ce costume de mendiant que tu as rapiécé et que je dois enfiler un jour sur deux. Ça me fait honte.
Elle - Et tu crois qu’à moi ça ne fait pas honte, d’interpeller le passant, de l’emmener dans l’hôtel en face, grimée comme une…
Lui - C’est bon, j’y vais. Dans un quart d’heure je serai en bas. J’espère que ma journée sera meilleure qu'avant-hier. Il pleuvait tellement…
Elle - Allez. Je te regarde d’ici. Dépêche-toi. Le proprio n'acceptera sûrement pas qu'on paye encore une fois le loyer en retard.

C’est à vous main tenant. Postez votre dialogue dans les commentaires ci-dessous. Merci.

Commentaires
E
-François, je ne peux plus de cet vue. De ce lieu, de cette vie, de toi, moi, nous. Mon corps est avec ici et maintenant quand mon esprit fuit cette triste réalité. Mes mains aiment la routine de ce confort. Une course régulière et interminable des jours, semaines et saisons. Je suis la matérialisation d’une habitude. <br /> <br /> <br /> <br /> -Eléonore, j’embrasse ton impuissance et ma tristesse est grande. Nos rites, moi, je les chérie et les contemple. C’est nous, toi, moi, grandis, plus sages surement.<br /> <br /> <br /> <br /> -Ne dénature pas mes propos, François. Écoute-moi et essaie de comprendre. La bienveillance, l’appétence, même l’amour ont quitté ma personne. Un tas de poussière d’une identité usée. Comme une ombre sinuant dans le clan. Des chairs ébranlées, un squelette desséché. Mes murmures futiles lèchent les murs creux de nos appartements ordinaires. <br /> <br /> <br /> <br /> -Effleurer tes humeurs, brûle mon cœur docilement. Je lis sur le pli frêle de tes rides mon journal vespéral. En miroir. Et ces hasards troublent souvent mes croyances. Ce papier d’Einstein entre mes doigts décrit l’univers en un bloc. La rectitude du temps n’existe pas. Hier, aujourd’hui et demain ne font qu’un. Et toi, Eléonore, n’es qu’une particule de cet ensemble. Un Fantôme peut être. <br /> <br /> <br /> <br /> -Tu décris une chronologie quand j’éructe une rengaine inerte. Parfois, je divague dans des univers parallèles. Avec d’autres. Des peaux moites enchainées. J’entends alors tes râles gras, François. Me condamnent-ils ? Moi l’amorale. Pour que mes velléités crèvent mortes nées.<br /> <br /> <br /> <br /> -Rien, tu n’es rien, Eléonore. Et rien est un tout. Retiens-le. Enterre-toi. Sous ce plancher que tu abhorres tant. Laisse-moi, alors, une place dans ta tombe. <br /> <br /> <br /> <br /> -Etendre nos âmes abîmées pour entendre la matière d’êtres, peut-être.
Répondre
K
- Fidèle Charlotte, quels soucis vous font rester immobile devant la fenêtre ?<br /> <br /> <br /> <br /> - En vain, Gustave, j'allume mes quinquets, mais je ne vois pas venir ma couturière que j'attends depuis un moment.<br /> <br /> <br /> <br /> - Ne verriez vous pas arriver mes raboteurs qui doivent rénover le plancher du salon?<br /> <br /> <br /> <br /> - Et bien non hélas. Je regarde la rue qui est sous la pluie. Cela pourrait être le sujet d'un beau tableau.<br /> <br /> <br /> <br /> - Tout doux ma chère, j'ai déjà en projet de peindre le Pont de l'Europe.<br /> <br /> <br /> <br /> - Remarquez que je préfère les scènes dans la nature comme les canotiers, les voiliers ou les régates à Argenteuil.<br /> <br /> <br /> <br /> - Enfin on sonne. J'y vais...Quelle surprise: c'est la couturière escortée des raboteurs. Oh! si je m'attendais à cela.
Répondre
F
Elle - Ferdinand ! J'aperçois Amélie, la femme de votre ami Théophile derrière les vitres de leur chambre d'hôtel. Je vais ouvrir la fenêtre et lui faire signe. <br /> <br /> Lui - En voilà une idée, ma chère. Je vous l'interdis. Théophile m'a raconté que sa femme passe son temps à observer le boulevard Haussmann, de jour comme de nuit depuis la fenêtre de leur hôtel. C'est certainement ce qu'elle fait en ce moment. Calmez-vous ! Laissez-moi lire mon journal en paix. Vous avez le chic pour me déranger. Comme d'habitude ! <br /> <br /> Elle - Nous y voilà ! Je vous dérange ! Vous aviez promis que nous partirions de bonne heure ce matin à l'Exposition universelle avec Théophile et Amélie. <br /> <br /> Moi, je suis prête. Et vous, vous êtes entrain de lire votre journal au lieu de vous préparer à sortir ! Décidément vous n'en faites qu'à votre tête. <br /> <br /> Lui - Évidemment vous trouvez encore le moyen d'imposer votre organisation pour cette journée. Comme d'habitude ! <br /> <br /> Elle - Théophile nous a conseillé d'arriver au Champ-de-Mars de bonne heure car il y a beaucoup de monde pour visiter la tête de la Statue de la Liberté. J'ai raison de vous presser un peu. <br /> <br /> Lui - Raison, raison ? Vous voulez toujours avoir raison. Comme d'habitude ! <br /> <br /> Elle - Écoutez-moi un peu sans vous fâcher, Ferdinand. Je suis si heureuse d'aller avec vous visiter l'Exposition ! Ne me gâchez pas la journée avec votre mauvaise humeur, <br /> <br /> Lui - Non, bien sûr. Mais laissez-moi lire les gros titres du journal. J'en ai pour une minute. Je suis ravi, ma chère, que nous fassions cette visite ensemble. Je serai prêt dans quelques minutes. Vous faites bien de me presser. Comme d'habitude !
Répondre
V
Elle: Ferme ce maudit journal. J 'ai quelque chose à te dire.<br /> <br /> Lui: Encore un drame? La bonne a oublié de nettoyer les vitres?<br /> <br /> Elle: Ne fais pas l 'innocent. Tu crois que je n' ai pas remarqué le manège de la femme d' en face? A chaque fois, que tu lis ton journal, elle se poste à la fenêtre.<br /> <br /> Lui: Entre nous, elle n' est pas vilaine, et puis sa robe bleue est très seyante, ça change du noir.<br /> <br /> Elle: Tiens, tiens, tu l' as remarquée ! Si tu me donnais un peu plus pour mes tenues, je pourrais aussi me pavaner.<br /> <br /> Lui: Rien n est plus assommant qu' une femme!<br /> <br /> Elle: Estime-toi heureux d' en avoir trouvé une. Et je dirai à la bonne de ne plus nettoyer les vitres de cette fenêtre.
Répondre
I
- Faut il vraiment que je sorte demanda la jeune femme regardant par la fenêtre tandis que son mari, confortablement assis, lisait son journal. Le temps menace et déjà les premières gouttes de pluie s'écrasent au sol.<br /> <br /> - En as tu réellement envie lui répondit l'homme.<br /> <br /> - Non, pas vraiment.<br /> <br /> Est-ce que tu as des courses à faire ?<br /> <br /> - Tu as raison. Ce n'est pas urgent.<br /> <br /> - Range ton manteau et ton parapluie. Tu sortiras une autre fois.<br /> <br /> - En effet. Restons tous les deux à la maison, en amoureux.
Répondre
main tenant
main tenant
Derniers commentaires