Caillebotte à Yerres au temps de l'Impressionnisme

L’exposition est annoncée, soutenue, au point qu’il faut, pour y accéder, faire la queue le long de la volière où s’agitent les faisans. Nous sommes dans ce qui fut la propriété de la famille Caillebotte, nous sommes dans le décor des tableaux du peintre. Et, quand on y va le jour de la Fête des Jardins, il est inévitable qu’il y ait du monde, et c’est tant mieux.

Une quarantaine d’oeuvres sont exposées (dont une inachevée). L’eau, bien sûr, est très présente, dans la première salle ; c’est l’occasion pour l’artiste de jouer les reflets, la lumière qui scintille ou tremble, la verdure chatoyante. Et le parc où il suffisait de sortir le chevalet pour saisir les couleurs furtives, les massifs fleuris, les essences variées, les chemins. Le plus intéressant, à mes yeux, est certainement le cadrage de ses toiles, cette « partie de bateau » qui nous embarque, l’ « effet de pluie » sur l’Yerres qui croise l’oblique du chemin, la verticalité des arbres et les ronds dans l’eau, toujours un peu ce décalage qui fait se déporter le regard non vers le milieu du tableau ni vers le ciel, mais vers le côté, vers le mur, vers l’ombre brossée par les effets de lumière.