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main tenant
3 avril 2021

La voix du vent

Bojan-Z

J’ai imaginé un groupe d’hommes préhistoriques assis en cercle autour d’un grand feu, soufflant de temps en temps sur les braises en émettant un f prolongé. « Le mot " feu " commence par un f pour nous indiquer le moyen de l’attiser. » Je n’ai pu garder cette observation pour moi (…). Jean-Christophe l’a jugée intéressante.
- Bien des mots associés au feu ont la même initiale, en français tout au moins, comme «flamme», «fumée», «four», «fièvre». (Vassilis Alexakis - Le premier mot)

Quand j’ai entendu, ce vendredi matin, Michel Portal dialoguant avec Augustin Trapenard dans l’émission Boomerang, sur France Inter, j’ai d’abord pensé à ce court texte de Vassilis Alexakis. Il ne s’agissait pas, cependant, d’en rester à l’idée du feu, de la fièvre. Puisque Michel Portal illustrait son propos en improvisant avec cette clarinette basse qu’il avait apportée et accompagné par Bojan Z au piano, le son de l’une ouvrant celui de l’autre. Il s’agissait de souffle.

« Je suis guidé par mon souffle quand je joue », dit Michel Portal.

Et me revint en tête un paragraphe d’un texte que je lisais la veille : « Avez-vous déjà simplement écouté le vent ? Pas entendu, ni senti sur votre peau, mais écouté ? Éole s’exprime par ce qu’il touche et donne de la voix par tout ce que son souffle lui inspire. » (Yannick Fassier)

C’est de quoi sera fait votre texte aujourd’hui. Rassemblez quelques mots contenant le son « f » et le son « v » et composez avec eux ce que vous dit le vent quand il vient.

Exemple :
Avant, bien avant, qu’y avait-il ? Le silence. Je vins m’y faufiler. D’où je venais, était le vide.
Y flottaient des corps informes, dans l’obscurité profonde frissonnait le velours des eaux.
Et ma vibration révéla la lumière.
Et ma voix fit jaillir le feu des ténèbres.
Et ce fut le firmament, le ciel, au-dessus.
Et sous le firmament, la pluie remplit les fosses faisant surnager la terre ferme.
Et sur la terre leva l’herbe, plante qui fabrique la semence, arbre qui offre les fruits.
Et apparurent sur la voûte céleste les flambeaux au firmament, le plus grand pour enflammer le jour, le plus petit pour façonner la nuit.
Je divisai la lumière et les ténèbres. 
Dans les eaux foisonna une profusion d’êtres vivants, et dans le ciel les oiseaux volèrent, portés par le zéphyr. 
Je diffusai les graines, et inventai pour la fécondation principe femelle et principe mâle.
On vit alors des espèces qu’aujourd’hui on dit végétales, minérales ou animales, tous êtres vivants et parmi ceux-ci, les êtres humains, sauvés d’une catastrophe sur une rive où ils étaient alors les bienvenus.
À tous, animaux de la terre, oiseaux du ciel, tout ce qui va et vient sur ou sous la terre, au fond des eaux, et a souffle de vie, je montrai la voie.
Qu’en avez-vous fait ?

C’est à vous main tenant. Faites visiter par le vent votre texte que vous posterez dans les commentaires ci-dessous. Merci

En cliquant sur la photo, vous atteindrez l'enregistrement d'un morceau joué dans l'émission Boomerang.

Commentaires
C
Lorsqu'il se fait complice du cerf-volant pour le plaisir d'un enfant, un sourire s'éveille. Les soirs de tempête frissonnante de sa force la vague se lève sans effort. <br /> <br /> Par temps chaud le zef s'affranchit de la timidité sur le fil du rêve.
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E
Quand les sels voraces ruissellent des vagues brunes<br /> <br /> Tes courants versatiles flétrissent les faces de brumes<br /> <br /> Le fiel flasque frémit de lèvres safran<br /> <br /> Et frustre nos foies poisseux se vidant<br /> <br /> <br /> <br /> Sur le crépi terne des villes vénales<br /> <br /> Toi, voile visqueux, vernis l’air vert et pâle<br /> <br /> Volatil, tu sues, des fêlures de la chair<br /> <br /> Et fragmentes le sol de nos frusques amères<br /> <br /> <br /> <br /> Sur le beffroi frappe ta virescence profane<br /> <br /> Quand des venelles vides, tes fluides fades émanent<br /> <br /> Les âmes frêles ferlent des larmes vénéneuses<br /> <br /> Et soupirent leurs secrets feints, ténébreuses<br /> <br /> <br /> <br /> Quand le soufre sourd fane les vignes blêmes<br /> <br /> Ton effluve vespéral souffle mes souffrances bohêmes<br /> <br /> Ces versets qui vagissent dans le vice frelaté<br /> <br /> Pour nos entrailles fossiles à tes vents vitrifiés<br /> <br /> Végétant aux fenêtres, des hommes vagatonent<br /> <br /> Ne restent que les fissures de ta rage morte aphone
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O
Le jour se lève.<br /> <br /> Des fenêtres se creusent dans les murs ; je touche l'aurore. Les grappes de feuillages laissent choir leur ombre feuille à feuille. Le vent se lève, le vent comme un vin dans ma gorge, le vent vierge sur mon coeur nouveau, mon corps nouveau. Une porte s'ouvre ; j'entends un pas sur les pavés, sur la route, à travers l'herbe, le bruit d'un corps qui frôle un mur, une voix qui demande : "Tu dors toujours ? Voilà le soleil."<br /> <br /> (extrait de "Essai pour un paradis", de Gustave Roud, éd. Zoé)
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K
Dès que le vent soufflera...(Renaud)<br /> <br /> <br /> <br /> C'est bientôt Noël à la montagne.<br /> <br /> "Mon vent", il souffle en rafales depuis les sommets et il s'est enfilé dans la vallée et il la refroidit. Il est vif, il siffle aux oreilles, et dans le chalet je l'entends ronfler dans la toiture. Je frissonne.J'allume le feu dans la cheminée, nourrie du bois que j'ai fendu cet été et qui flambe, mais le vent refoule la fumée dans la pièce.<br /> <br /> <br /> <br /> Il a soufflé avec force sur la neige toute la nuit et l'a entassée partout.Dans la station voisine on s'affaire et il faut la damer, la fixer, pour fournir aux flots des touristes fascinés par le paysage, des pistes bien tracées, des "œufs" et des "tire-fesses" sans à-coups.<br /> <br /> C'est l'affaire des jeunes du pays qui en vivent pendant la saison.<br /> <br /> Cet été ils seront guides, cuisiniers, faucheurs, bûcherons...<br /> <br /> <br /> <br /> Arrive l'été ,la neige a fondu, "mon vent" est le bienvenu pour rafraîchir le pays où le soleil flambe. S'il souffle trop, ou s'il s'endort, se sera un vrai fléau qui desséchera la terre et sera fatal pour les jardins et les fruits.<br /> <br /> Le pire est quand ton copain d'Afrique vient, le sirocco, c 'est carrément l'enfer. Et en plus, il nous laisse du sable partout. <br /> <br /> <br /> <br /> Mon cher vent, tout beau un jour, destructeur un autre, j'ai des raisons de me méfier de toi. Je ne peux jamais partir sans oublier tes caprices soudains.<br /> <br /> Mais enfin, la balance penche de ton côté puisque tu donnes l'inspiration aux poètes qui t'ont beaucoup chanté.
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L
Le vent se lève et souffle dans les feuilles. <br /> <br /> La mélodie produite me donne l’impression d’assister à un concert de la nature.<br /> <br /> Le vent se lève et souffle sur la grève.<br /> <br /> Les vagues produites me donnent l’impression d’assister à une tempête.<br /> <br /> Le vent se lève et souffle dans mes cheveux.<br /> <br /> La sensation produite me donne tout simplement l’impression d’être en vie.
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