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main tenant
29 août 2020

Le cliquetis d'une machine à coudre

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Le printemps des poètes cette année 2020 avait pour thème le courage. Et le printemps cette année a nécessité bien du courage. Le mot revient de temps en temps dans ce blog comme dans d’autres textes.

Le courage n’a jamais été une denrée de consommation courante. Il désigne justement  la capacité à agir contre le courant. (Adeline Baldacchino et Édouard Jourdain - Le testament du banquier anarchiste)

Et me touche vraiment qu’un enfant de dix ans invente avec son courage et sa souffrance ce vers admirable « le courage des oiseaux » que je lui ai demandé la permission de reprendre comme titre de cet ouvrage. Qu’il ait  à ce point intériorisé dans sa défaillance, ce qu’il faut d’amer courage pour se précipiter seul et libre au bout du ciel (…). (Patrick Laupin - Le courage des oiseaux)

Ce qui sanctifie le courage, ce n'est pas la réussite de l'opération mais bel et bien qu'il y ait eu courage, intention courageuse. (Cynthia Fleury - La fin du courage)

Et, sur Wikipédia, on peut lire : Le courage authentique requiert l'existence de la peur, ainsi que le surpassement de celle-ci dans l'action. 

Mais vous connaissez notre rendez-vous du samedi : il n’est pas question d’y rédiger une dissertation. Il vous suffira de faire une liste avec des mots commençant par « cou- ». Puis de composer un texte où plusieurs de ces mots (au moins cinq) trouveront leur place. Bien sûr, le mot « courage » devra s’y insérer.

Exemple :
cinq mots commençant par cou- : couvent - couverture - courir - courber - coudre

Au fond d’un couvent peu chauffé, il y a fort longtemps, je passais la nuit dans une alcôve. Le lit était étroit et sommaire mais j’y ai dormi sous une couverture qui m’a fait oublier le froid qui y régnait. Et cette nuit-là, j’ai rêvé qu’après avoir couru (j’étais essoufflé), je devais franchir une porte si basse qu’il fallait me courber pour la franchir. Et j’entendais la phrase d’évangile parlant d’un chameau qui passait par le chas d’une aiguille. Je fus réveillé au petit matin par le cliquetis d’une machine à coudre : le dortoir était voisin de l’atelier où le travail commençait de bonne heure. Elles avaient du courage, les ouvrières, pour se lever si tôt.

C’est à vous main tenant. Postez vos textes dans les commentaires ci-dessous. Merci.

(photo trouvée sur le site du Musée de la machine à coudre de Rouillé, dans la Vienne)

Commentaires
F
Elle avance toute seule, mal couturée, à la Frankenstein, des blessures apparentes qu’elle arbore, sans plus chercher à les dissimuler, tous les regards sont braqués sur elle, mais la honte a changé de camp.<br /> <br /> Les coups et les insultes pleuvaient sur sa tête. Depuis sa plus « tendre » enfance, souffre-douleur, elle s’est construite toute seule sur son propre sang, ses larmes et ses os brisés.<br /> <br /> Titubant sous les coups, il lui faut bien du courage pour marcher à présent dans une allée de coudraies sauvages qui sentent bon la forêt, mais elle ne sent ni ne ressent plus rien.<br /> <br /> Un papillon blanc se pose pour boire la sueur qui perle à son front, en plein sur la plaie à peine cicatrisée et c’est comme une réparation, une reconstruction et même une parure.<br /> <br /> Malgré tous leurs efforts conjugués de brutalité, elle n’est pas morte, juste bien cabossée, dedans, dehors.<br /> <br /> Elle est née belle et bonne, alors, c’est ce qu’ils se sont évertué à détruire : elle n’a jamais ressenti d’estime pour elle-même. Ses os maintes fois brisés comme sa volonté. A force de violence, elle ne ressent plus la douleur, aucune larme ne monte plus à ses yeux depuis longtemps, elle est comme une machine. <br /> <br /> Tout simplement, elle n’a jamais pensé mériter autre sort que le sien, que celui qui lui était fait par ceux qui étaient censés la protéger, à défaut de l’aimer.<br /> <br /> Tous sont témoins : massacrée à coups de maux, à coups de mots. Personne ne s’est jamais levé pour elle.<br /> <br /> Maintenant le couteau goutte de sang au bout de son bras.
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P
Au cou décharné, l'oiseau compte ses plumes. Il court plus qu'il ne vole quand le courroux s'empare de l'épagneul du chasseur, furieux de le voir s'enfuir si vite. La chasse à courre n'est plus de mise, les piétons piétinent et les chiens aboient. Aucune caravane ne passe si ce n'est celle des oies sauvages et d'un couple de cygnes. Le soir, la forêt s'éteint au salut du coucou.
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C
Elle se baladait sur le cours d'une rivière, à sa vue beaucoup prenaient leurs jambes à leur cou. Elle fut bien surprise de les voir s'agiter et courir dans tous les sens. Souvent confondue avec la vipère. C'est un coup dur pour cette couleuvre de couleur jaune.
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F
Notre cousin Marcel passait toujours la moitié de l'année dans son mobile-home et sur son petit voilier avec couchettes, amarré devant le camping de Courtigues. <br /> <br /> Cette année-là, un grand incendie éclata au mois d'août, attisé par des coups de vent terribles. <br /> <br /> Il ravagea le camping et le mobile-home de Marcel brûla entièrement. <br /> <br /> Le malheureux alla se réfugier sur son bateau. <br /> <br /> Le feu s'étendit très vite et à la nuit, les flammes coururent jusqu'au bord de la plage où s'étaient regroupés les campeurs effrayés et transis de froid. <br /> <br /> Marcel qui n'a jamais perdu son sang-froid face aux coups durs, proposa aussitôt son aide aux pompiers et policiers. La mission : évacuer en bateau depuis la plage les centaines de personnes et leur fournir des couvertures de survie. <br /> <br /> Avec l'aide des autorités, il effectua des dizaines d'allers-retours sur son petit voilier. <br /> <br /> Il fut bientôt suivi par d'autres plaisanciers pour amener ces vacanciers en lieu sûr. <br /> <br /> Beaucoup de risques courus car la mer était démontée. <br /> <br /> <br /> <br /> Aujourd'hui, Marcel et cinq autres plaisanciers reçoivent une médaille de la part de la police des Bouches-du-Rhône pour leur acte de courage. <br /> <br /> Peut-être y aura-t-il un journaliste pour nous raconter " les coulisses de l'exploit " de ces vaillants sauveteurs.
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K
Béber- Beaux -Yeux passait son temps à flâner dans Montmartre. Sa principale occupation était d'aborder les belles touristes, en particulier les étrangères, pour leur proposer de les guider et de leur faire découvrir les charmes du quartier C'est ainsi que lorsque son regard se posa sur Inès, une belle Madrilène, celle-ci s'enflamma aussitôt à la grande joie de Béber qui avait déjà remarqué qu'elle était couverte de bijoux et qui flaira un bon coup.<br /> <br /> Ils formèrent vite un beau couple et coulaient des jours heureux, ils sortaient beaucoup: restaurants coûteux, fêtes, concerts. Inès payait tout, elle lui acheta des vêtements bien coupés, des chemises cousues main etc...<br /> <br /> Il l'avait installée dans sa garçonnière et Inès ne semblait plus pressée de reprendre le cours de sa vie à Madrid.<br /> <br /> Mais cette nouvelle vie rangée pesa assez vite à Béber qui recommenca à " courir la gueuse", ni vu ni connu, pendant qu'Inès faisait la paella en chantant " coucouroucoucou Paloma". Il rencontra Joselita une capiteuse voyageuse mexicaine qu'il revoyait régulièrement à l'insu d'Inès.<br /> <br /> Un jour, elle vit la photo d’Inès sur le portable de Béber qui lui présenta comme étant sa sœur. Joselita en eut le souffle coupé mais cacha son courroux: elle venait de reconnaître Inés sa cousine de Madrid. Elle l'appela vite pour la mettre au courant et elles décidèrent de punir le coupable en organisant un véritable coupe-gorge.<br /> <br /> Un jour, qu'Inès était censée visiter le musée de Montmartre, il proposa à Josélita de venir chez lui pour lui faire voir des tableaux impressionnistes haut en couleurs.<br /> <br /> Les voilà arrivant chez Béber qui se réjouissait déjà de la séance sous la couette, ils burent un coup, puis au moment de l'étreinte, Inès, dont la colère égalait le courage , surgit de la cuisine, et couic, planta un grand couteau dans le dos de Béber-Beaux-Yeux.<br /> <br /> C'est ainsi que Béber périt, son dernier coup avait foiré.
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