La survie, d’anagramme en anagramme

Comment combattre le virus ? Chacun y va de sa proposition. Je vous propose la suivante. D’abord, à VIRUS, j’ai ajouté un E (muet) et j’ai mélangé les lettres, cela a donné SURVIE. Dans ce nouveau mot, j’ai changé une lettre, j’ai mélangé et j’ai trouvé SAVEUR. J’ai à nouveau changé une lettre, mélangé et trouvé ABUSER. Même opération, je trouve CABRES. Encore une fois, et voici CARABE. Et enfin, j’aboutis à CABANE.

D’anagramme en anagramme, j’ai fait se succéder six mots qu’il vous faudra intégrer dans votre texte et dans cet ordre, comme si nous allions, de la survie vers la cabane. C’est ce récit qu’il faut écrire. Nous arrivons à la fin de la quatrième semaine de confinement. Nous pouvons commencer à imaginer la suite. La proposition d’aujourd’hui en est un moyen.

Exemple :
- Ça fait longtemps qu’ils en parlent. Avant, on ne les écoutait pas. On se disait : ce sont des farfelus. Aller vivre au Larzac, ou dans quelque monastère désaffecté ? Grand bien leur fasse, à ces adeptes de la SURVIE.
-Remarquez, je ne bouderais pas leurs fromages de chèvre, leurs amours libres, leur alcool de prune. Si l’existence peut avoir cette SAVEUR, pourquoi pas ? Il faut quand même tout abandonner. Mais, au fond, qu’est-ce que nous avons de si indispensable ?
- Tout abandonner ? Je pense qu’il ne faut pas ABUSER.
- Ah, je sens bien là que ton sens de la propriété résiste, que tu te CABRES. Il faudra t’y faire. Tu dois partager ce monde avec les arbres et les fleurs, avec les autres animaux, des grands mammifères jusqu’au petit CARABE, et même encore plus petit. C’est là ta chance. Saisis-la. Et, même si elle n’est que provisoire, construis ta CABANE.

C’est à vous main tenant. Intégrez dans votre texte et dans cet ordre les six mots suivants : SURVIE - SAVEUR - ABUSER - CABRES - CARABE - CABANE. Et postez-le dans les commentaires ci-dessous. Merci. 

Comments

[Isabelle]

réécriture :

Sortir de sa maison comme on entre dans la 4ème dimension, 1 autre monde. Tout parait semblable et pourtant si différent...

Tu es libre de ne pas toucher, aimer de loin, caresser du regard, goûter avec ses gants, se protéger par 1 foulard comme 1 gangster qui entre dans 1 banque. Nous cherchons la SURVIE. Nous n'avons plus le droit de mourir car partager la vie en vrai devient 1 mort collective à la télé. En 1 statistique pour quelques secondes de gloire obtenues...à défaut du 1/4 d'heure de Warhol.

Quelle SAVEUR amère a cette solitude, à en devenir moine, et pourquoi devenir apôtre d'1 religion médicale ?

Ont-t-il conscience d'ABUSER de notre peur de l'autre en nous faisant glisser sur la patinoire savonneuse de la haine de notre prochain ?

Dans "la controverse de Valladolid" la question était ces "sauvages ont-il 1 âme? Mais qui ne la perdra pas ?

Toi l'érudit de la télé tu fais croire, tu te pâmes devant la mort tu te CABRES à la vie, tu oublies 1870, 1914, 1939, 1954 et bien d'autres et leur discours de CARABE de la mort.

Je propose 1 CABANE au fond du jardin de l'espoir,1 endroit paisible ou la vie aurait le goût de cerise, les émotions nous toucheraient avec douceur et danger. Nous serions juste là pour ne vivre qu'1 seule fois...

[Moustache]

J'ai pris le car ce matin pour St Rose du Nord. Un endroit magique m'a promis mon amie Québécoise. Son père allait y peindre l'été et y pêcher l'hiver.

Après qq heures de voyage, le chauffeur annonce : "St Rose du Nord" je suis la seule passagère à descendre. Je m'inquiète un peu car aucun village en vue, juste la route principale et la forêt. Gentiment le chauffeur m'indique une petite route qui part sur la droite. Je dois la descendre sur 1km environ avant d'arriver. Il n'y a pas d'autre car avt demain... Me voici seule avec mon sac à dos sur cette route déserte, aucune âme qui vive ! Je m'inquiète pour ma SURVIE. Je descends lentement cette petite route, le cœur légèrement serré. Chaque bruit, son viennent titiller mon imagination.

Ce voyage se colorait d'une SAVEUR inhabituelle. Ma peur des monstres se réveille, tous mes sens sont en alerte et ils pourraient m' ABUSER.

Tu n'es pas loin d'abandonner, d'appeler à l'aide mais tu as ta fierté et tu te CABRES à cette idée que tu repoussais avec violence.

Un CARABE vient de se poser sur ton bras, il est magnifique avc ses couleurs irisées. Je respire profondément cette nature inconnue.

J'aperçois enfin St Rose du Nord. Je reste sans voix. Elle semble endormie au bord du St Laurent, comme sortie tout droit de l'album de photos de mon amie. Je peux enfin déposer mon sac à dos au seuil d'une jolie CABANE en bois.

[Franis20]

- Comment as- tu vécu cette solitude des dernières semaines, Matias ?

- Très mal Jeannou. Mais je sais depuis longtemps qu'un vieil homme est toujours Robinson.

- Là ce sera un peu moins désert. Les visites sont autorisées.

( silence)

- Où t'es-tu retrouvé après l'ordre de confinement ?

- Tu vas rire. J'avais demandé la chambre d'à côté et c'était la 007.

- Sacré James Bond ! Peuchère !

- Oui, oui. Un beau vieillard, en pyjama en pilou trop grand, étouffant sous un masque verdâtre.

Mais je ne perds pas mon sens de l'humour. C'est une question de survie.

( silence)

- Luigi m'a raconté ta perte de goût et d'odorat. Est-ce que c'est revenu ?

- Non, toujours pas. Mais quand mon plateau plastique arrive chargé de petits délices, je m'amuse à me répéter une drôle de citation qui nous amusait tous : " Le mariage est un repas sans saveur qui commence par le dessert ". Et je pense alors à mon heureux mariage avec Anaïs qui est la reine des desserts et je dévore mon repas.

( silence)

D'ailleurs j'ai décidé de manger beaucoup plus pour retrouver des forces. Qu'on m'apporte des gâteaux, des pâtés, des saucisses, des ....

- Il ne faut pas abuser avec les desserts, le chocolat, les gâteaux. Applique tes beaux principes de décroissance à ton quotidien.

- Pécaïre ! Tu te cabres pour rien. Ce sont des petits plaisirs pas méchants pour la société.

De toute façon la décroissance ne sera pas celle que l'on voulait avant cette crise.

( silence)

Tiens, notre jardinier par exemple a dû réduire ses projets de plantations. Finis les beaux massifs de fleurs, les bordures foisonnantes de variétés. On a laissé tout de même ce qui est parfumé comme mes chers orangers du Mexique. Je ne peux plus avoir le plaisir de respirer leur parfum.

- Que dit votre jardinier de tout cela ?

- Qu'il faut se raisonner. Que plus rien ne sera comme avant. Il s'active à transformer le parc.

Il ne parle plus que biodiversité, écologie, décroissance durable avec nous.

( silence)

- Voilà une personne responsable. Vous le voyez faire ?

- Oui, il se promène avec ses cartons de coccinelles qui dévorent les pucerons, de carabes (le carabe aime les mauvaises herbes) et autres bestioles mystérieuses. Il cache ses ressources dans sa cabane au fond du jardin. Il veut protéger notre modeste écosystème du parc.

- Pour l'avenir de nous tous, il faudra bien sortir de nos cabanes et partager nos découvertes après ce grand Bing Bang. Tant de leçons à tirer!

[Jean-Michel]

Sœur et moi

Nous logions sœur et moi, au plus épais de la forêt, dans une cahute confectionnée de grumes empilées, au toit de fougères séchées, cise au pied d’un frêne tétard fendu en deux.

Assurions notre SURVIE en tout domaine de subsistance. Grâce à l’intelligence de nos soins, collections eau de pluie dans la barrique à la SAVEUR doucereuse des saisons du ciel.

Sœur avait perdu l’usage de la langue chrétienne mais avait développé un baragoin que moi seul entendait. Je n’ABUSE pas. Mutique souventement, sœur parlait à l’escient idoine, car s’affairant tout le jour aux innombrables tâches nécessiteuses, elle n’en ressentait plus le besoin.

A l’aurore, nous quittions couches et tanières pour aller quérir pitance. Dépossédions ronciers de leur baie, allégions fruitiers de leurs fruits, pommes rainettes, lambrusques de raisin aigres, pèches de vigne succulentes, groseilles à maquereaux, cassis, framboises et délicieuses fraises des bois. Engrangions pissenlits, orties, ail des ours, feuilles de violettes, et nombres de plantes comestibles. Jetions nasses en osier en rivière pour piéger petits poissons, civelles, éperlans, anguilles, truites, gardons, brèmes naines. Chopions, derechef, orvets, lézard, têtards, salamandres, grenouilles, limaces, escargots. CABRES tous deux mais Soeur mieux que moi sur ses deux pattes arrière pour saisir à la volée quelques piafs frivoles et autres étourneaux étourdis.



Son flair s’était développé comme Chien courant, tout à coup, elle démarrait, truffe au vent et je la voyais disparaître, enfonçant jusqu’à la garde son chef dans le terrier à conils, grattant vivement terre meuble avec ses pattes supérieures, et dans un cri de victoire, déterrait un couple de lapereaux tout ébaubis, qu’elle assommait frénétiquement sur une souche à portée de main.

Plus carnassière qu’une tripotée de l'espèce CARABE, elle boulottait toutes bestioles forestières, castors, putois, ragondins, ratons et parfois marcassins isolés qu’elle coursait impitoyablement.

Revenant à la CABANE, vidait la bête, embrochait l’animal qu’elle rôtissait dans le feu de l’âtre.

[ghislaine]

C'était une question de survie, il avait fallu se carapater, tracer, filer à l'anglaise...

Il y avait eu un grand rush à l'annonce de la captation des virus mondiaux par phéromonisation électro- statique.Tous les virus, sans exception s'étaient collés sur la tour Eiffel grâce au "Touraptor" l'invention géniale de l'équipe du Professeur Kraout.



Nous avions eu 48 heures pour quitter la zone blanche.

Grâce au QR kod de nos smartphones perfectionnés nous allions être dirigés vers notre NZA (nouvelle zone d'affectation)

Départ dans un autocar bondé jusqu'à Tournus. Plus besoin de distanciation puisque tous nos ennemis étaient cloués à leur piège.Ouf!

L'atmosphère était plutôt à la détente,Certains ont même commencé à chanter , on ne sait pas pourquoi, des chansons paillardes, c'était un peu gênant...

Puis stop.Panne d'essence.Il a fallu marcher jusqu'à un restaurant.Il n'y avait presque plus rien à manger dans cet étoilé renommé du guide Michelin, à part du caviar belouga et de la vodka ou des conserves de foie gras et du saint Amour...

Assise dans l'herbe du jardin, j'ai préféré la saveur fraîche et iodée des petites perles noires, et comme il n'y avait plus d'eau, j'ai bu de la vodka...Mais sans en abuser, bien sûr!

Au fond du jardin un poney haflinger , broute tranquillement.Mais à notre approche il hennit et s'enfuit."oh! Pourquoi te cabres- tu ainsi? Dommage ,tu aurais pu nous servir de monture!"

Repartir, marcher, beaucoup marcher.On croise un étrange équipage qui transporte une grand-mère sur un engin roulant d'un nouveau genre...un chaise de jardin fixée sur des skate board..astucieux mais périlleux...on ne s'étonne plus de rien.

Miracle ou mirage?Un autre autocar arrive, bondé lui aussi.

Nous faisons connaissance avec un groupe de jeunes insaliens QR kodés comme nous vers Marseille.Ils nous expliquent qu'ils sont plongés dans l'étude du carabe, un petit insecte doré qui se nourrit de plantes adventices et qui serait un moyen de lutte efficace pour remplacer les pesticides mais surtout qui pourrait se révéler être un redoutable prédateur de virus...

La discussion est passionnante et nous arrivons sans nous en apercevoir à Marseille.Nous serons logés dans des cabanes de bois dans les calanques, au bord de l'eau.C'est magnifique!

Pour l'instant nous attendons notre nouvelle affectation.Nous allons être répartis suivant une savante équation: échantillonnage de population par rapport à l'occupation de l'espace européen.

Tout va bien se passer QR kod l'a promis.

Nous sommes les NME(nouveaux migrants européens).Il parait que tout est organisé, et que tout ira mieux quand tout le monde sera vacciné et pucé .

J'aimerais bien être QR kodé dans la campagne Amalfitaine pour le ramassage des citrons, mais surtout pas en Ukraine pour les patates...

Petit carabe doré, ne nous abandonne pas ,on compte sur toi, tu es l'espoir des générations futures...