Jamais de la vie, film de Pierre Jolivet

Jamais de la vie, c’est une promesse. Quelle promesse peut-on bien faire et tenir quand rien ne tient plus qu’à un maigre contrat d’embauche après des années de lutte syndicale, lutte qui s’est soldée par une défaite et dix ans d’absence des statistiques de l’emploi ? Dix ans, c’est long. C’est long. On n’en saura pas plus. Peut-être un peu de picole, beaucoup peut-être. Et se redresser, chercher à nouveau un travail, gardien de nuit dans un supermarché. Le commerce, la banque, la police qu’il faudrait prévenir en cas de… Mais comment faire confiance à la police qui se soucie plus des gamins jouant sur le parking avec des motos volées qu’au trafic organisé par des malfrats capables de tuer. Qu’est-ce que cette société où l’on punit par un chômage de longue durée un syndicaliste, où des enfants se mêlent de fournir des ordinateurs « tombés du camion » et de la drogue, où c’est sous un nom d’emprunt qu’on trouve un emploi officiel ? Qu’est-ce que cette société où le chômeur qui vient d’avoir un CDD et la conseillère de Pôle Emploi ont des situations assez similaires ? Franck (Olivier Gourmet) veut garder son honneur, ne pas avoir honte ni de ce qu’il a été ni de ce qu’il fait, et quoi qu’il puisse lui en coûter.