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1 mai 2011

Women without men, de Shirin Neshat

women_without_menC’est au cours d’une conférence sur l’art contemporain que j’ai, pour la première fois, entendu parler de Shirin Neshat. Et des images se sont donc associées à ce nom. Femmes couvertes d’un voile noir, dont l’image mouvante s’oppose aux paysages fixes où elles passent.

Et c’est la première image du film. Une femme aux cheveux noirs, le voile sur les épaules, comme une apparition, sur une terrasse de pierres blanches. Le vent soulève le voile et les cheveux. Un frisson dans un univers figé. Pourtant tout bouge autour de son existence : son frère veut la marier, sa meilleure amie va subir la violence des hommes, le peuple se révolte contre une tentative de renversement du Premier ministre Mossadegh. Autour d’elle, qui a l’oreille collée en permanence à la radio, on voit les forces en présence en Iran, en 1953 : nationalistes, musulmans fondamentalistes, communistes, lobbies pétroliers, puissance coloniale, forces de police…

Et le film suit quatre femmes : Munis (la première à l’écran, qui ne veut pas se marier), Faezeh (sa meilleure amie, qui aime un homme prêt à se marier avec une autre), Fakhri (femme d’un militaire, qui décide de vivre seule), Zarin (prostituée, corps meurtri, qui fuit la maison de passe). Quatre femmes différentes par l'origine sociale, les centres d'intérêt, le rapport au corps. Femmes sans hommes, dit le titre, mais surtout hantées par la mort, comme un passage obligé. S’ouvre à elles alors une sorte de paradis, propriété traversée par les rayons du soleil, mais le paradis n’existe pas, on le sait. Ce domaine de rêve et de calme semble loin de la rue qui manifeste chaque jour et qui recommencera à manifester toujours.

 

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