10 adjectifs proustiens

Dans son encyclopédie visuelle, Le Proustographe (éd. Denoël), Nicolas Ragonneau parle bien sûr de l’oeuvre et de la vie de Marcel Proust : du nombre de mots que contient La Recherche du temps perdu jusqu’aux formes successives de la moustache de l’auteur. Les lieux de vie, les villes visitées, les nombreux personnages, la longueur des phrases (minimum : 1 mot ; maximum : 931 mots); la recette de la fameuse madeleine, en lisant cet ouvrage unique, vous saurez tout et vous n’aurez plus qu’à lire les livres de La Recherche…

Mais pour l’heure, contentons-nous des 10 adjectifs les plus fréquents dans cette oeuvre. On apprend que « dans tout texte en français de la longueur d’un roman, les deux premiers adjectifs sont grand et petit » (selon Dominique et Cyril Labbé). C’est aussi le cas pour l’ouvrage de Marcel Proust dont les 10 adjectifs les plus utilisés sont : grand, petit, seul, jeune, nouveau, beau, bon, différent, vrai, vieux. Je vous invite à écrire un texte dans lequel ces 10 adjectifs apparaîtront.

Exemple
Dans la grande salle du café-restaurant, il était seul pour l’instant, il avait commandé un verre de Beaujolais nouveau et se demandait s’il le trouvait bon pour de vrai ou seulement nouveau. Il en commanda un autre, le serveur lui proposa un petit pichet qu’il refusa. On lui apportait un verre quand un ami, un peu plus jeune que lui, vint le rejoindre. Alors, c’était différent. Il demanda au serveur une bouteille d’un vin un peu plus vieux qu’ils burent en mangeant finalement une belle andouillette beaujolaise.

C’est à vous main tenant. Écrivez un texte comportant les 10 adjectifs proustiens et postez-le dans les commentaires ci-dessous. Merci.

Comments

[eva]

Je traine les ombres de ton passé

Sur un arc polaire.

En abside, un temps différent,

Egraine de grandes figures dégradées.



Une torsion de mémoire cicatrise

Dans un ensemble vide.

Seule, automorphe, affamée, j'écoute

La déflagration inerte des goûts.



Sur ta peau profane, l'image réciproque émane,

Ardente et jeune.

La fragrance bonne de ton enfance gercée,

Sous la vapeur persistante de cendres corrodées.



Une grume maigre brule sur ton ventre nouveau,

Répand des poussières de gloire sur ta rage vaine.

Quand d'une eau forte cristallise ton origine vraie, abattue.

En lambeaux, s'atrophient, de petits écueils, des résidus.



A la base incomplète moire ton veuvage alenti.

Apparaît la vieille sédation consentie.

J'ai sacrifié mon corps au beau,

Au chant de l'intégrale des courbes,

Où se perd, le secret d'un péril pieu.

[KISTROT]

C'était la première fois qu'il allait au bal dans son petit village.Il ne se sentait pas très beau et peut être pas très bon pour la danse. Ses habits étaient démodés, si différents de ceux qu'on portait en ville. Surtout, il se sentait très seul : son nouveau copain était retenu dans sa famille pour une grande fête.



Il s'avança timidement dans la salle. Il regretta de ne pas être plus vieux, les gens plus âgés lui paraissaient plus surs d’eux pour inviter une fille à danser.

Ses yeux se portèrent alors sur une jeune fille qui lui parut très belle.Mais quand leurs regards se croisèrent, il sentit que c'était pour de vrai et peut être pour la vie...

[Franis20]

Ils décidèrent d'aller au NOUVEAU dancing de la commune qu'ils ne connaissaient pas encore.

Ce lieu avait été aménagé dans un chalet entouré d'un PETIT jardin, près du lac.

Il était très tôt ce dimanche après-midi quand ils arrivèrent.

On les fit entrer dans une GRANDE salle avec une piste de danse revêtue d'un BEAU parquet ciré.

Ils allèrent s'asseoir à une table de leur choix car personne n'était encore arrivé.

Ils ne restèrent pas SEULS bien longtemps. Des couples JEUNES et VIEUX vinrent s'installer tout autour d'eux.

De partout fusaient des réflexions sur le décor du lieu qui plaisait à tous.

- C'est DIFFÉRENT de notre ancienne guinguette. On est dans un VRAI chalet.

Heureusement il y a beaucoup d'espace pour danser et se déplacer.

C'est très agréable. Et puis si la musique est BONNE...

[Isabelle]

Il était seul dans le jardin. Autour de lui de grands arbres et de petits massifs de fleurs. Tout sentait bon le jour nouveau. Jeunes et vieux aimaient se promener dans ce beau parc où tout semblait différent et vrai.

Alors il se sentait réellement en communion avec la nature.

[drbou]

Petit et vieux, grand et beau. Différent certes mais pas moins vrai si on y réfléchit bien... Pour ma part entre les deux, ni jeune, ni nouveau mais pas avarié encore bon à croquer.... Alors ne me laissez point seul et savourez !