La vérité du mensonge, de Jean-Luc Nancy (éd. Bayard)

Jean-Luc Nancy est mort il y a un peu plus d’un mois. À plusieurs reprises, dans ce blog, j’ai présenté quelques-uns de ses livres. C’est juste avant sa mort qu’a été imprimée cette Petite conférence, dans la collection dirigée par Gilberte Tsaï. La conférence de Jean-Luc Nancy a eu lieu en 2018.

La jaquette sous laquelle est présenté le livre représente une femme tenant un masque à la main. Le mensonge serait-il une façon de masquer la vérité ? Ce n’est pas ainsi que Jean-Luc Nancy entame sa conférence. C’est plutôt de cette façon qu’il la finit, répondant à une question sur la différence entre hypocrisie et mensonge : « L’hypocrisie veut dire « être sous le masque », se présenter comme autre que nous sommes. Pour le plus élémentaire des mensonges, il faut bien être un peu hypocrite. »

Mais revenons au début, et au déroulement de cette conférence, qui, comme toujours dans cette collection, se termine par les réponses aux questions de la salle.

Jean-Luc Nancy s’adressant aux enfants donne des exemples dans la vie des enfants (les devoirs scolaires, dénoncer un camarade, les rapports avec les adultes…), mais aussi dans l’actualité politique ou sociale (Trump et les fake news,  héberger des migrants…). Ses exemples sont très concrets. Je retiens de son propos que le mot « mensonge » vient du latin « mens » qui signifie « esprit », ce qui exprime un effort « mental ». Qu’il existe plusieurs sortes de mensonges. Et que c’est toujours une histoire de confiance, de relation avec l’autre. Il aborde la question de la foi (qu’il différencie de la croyance), des différences avec la fiction, des idéologies et des mots en -isme. Le mensonge, selon lui, est affaire de parole. « La question est de savoir à quoi ça rime d’être avec les autres ».