La Disparition du paysage, de Jean-Philippe Toussaint (éd. de Minuit)

Il est seul dans un appartement à Ostende, assis dans un fauteuil roulant face à la fenêtre. De l’autre côté de la fenêtre, la mer, la plage et le ciel. Rien. Il s’efforce de comprendre pourquoi il est là. Aucun souvenir mais inscrit dans un présent absolu. Peu à peu, des éléments de son passé lui reviennent. Ce moment, en particulier, où il attend quelqu’un dans un café de Bruxelles. Est-il encore vivant ? Est-il déjà mort ? Sa femme n’est pas venue depuis longtemps. Dehors, la brume s’est installée sur la mer. Des ouvriers travaillent à surélever d’un étage le casino d’Ostende, faisant disparaître le paysage. L’appartement est clos de toutes parts. Est-ce ainsi que les hommes meurent ?

J’ai pensé à ce souci qu’évoque Pascal Quignard dans plusieurs de ses textes : que se passe-t-il entre le moment où l’on meurt et celui où l’on est mort ? On dit d'un défunt qu'il a disparu mais quand donc, pour lui, l’extérieur disparaît-il définitivement ?

Ce texte de Jean-Philippe Toussaint devait être créé en janvier 2021 au Théâtre des Bouffes du Nord, interprété par Denis Podalydès, dans une mise en scène d’Aurélien Bory. Il y est annoncé désormais pour le mois de novembre.