Certaines n'avaient jamais vu la mer, d'après le livre de Julie Otsuka
Sandrine Briard et Béatrice Vincent ne sont pas japonaises ni américaines mais disent le texte de Julie Otsuka, Certaines n’avaient jamais vu la mer. Les femmes dont elles témoignent ainsi sont japonaises, mariées à distance avec des américains qui leur ont envoyé une lettre et une photo. C’est sur le bateau qui les emporte loin de leurs familles que nous les découvrons se disant entre elles leurs espoirs et leurs angoisses. La plus jeune a treize ans.
Et l’arrivée en Amérique est terrible : les hommes à qui elles sont mariées ne ressemblent pas aux photos et les lettres qu’elles ont reçues n’ont souvent pas été écrites par eux. Ce n’est en aucun cas l’amour qu’elles trouvent, mais souvent le viol, et une vie de servitude.
Les deux comédiennes disent le texte avec une économie d’effets spectaculaires : le texte est assez fort et il ne s’agit pas d’en rajouter. Jusqu’à la disparition même de ces femmes, victimes de racisme et des conséquences des guerres du XXe siècle : elles laissent la scène vide.
J'ai vu ce spectacle à la Médiathèque Simone Veil d'Alfortville (94)