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6 mars 2017

Golden Hello, le rendez-vous - Concert-lecture avec Éric Arlix, Serge Teyssot-Gay, Christian Vialard

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Golden Hello est le nom donné à une prime de bienvenue versée à un cadre dirigeant pour l’inciter à rejoindre une entreprise. L’écran où s’affichent ces deux mots montre un immeuble de bureaux aux vitres brisées. Hello good bye : le même dirigeant accueilli avec une prime peut aussi en partir avec une prime, dite golden parachute. L’important, on le comprend, c’est gold, évidemment. Ça n’est pas God même si certains n’hésitent pas à faire semblant de mélanger les deux mots. Un monde sans God, voilà ce que dit Eric Arlix dans des textes qu’il introduit en s’asseyant devant un ordinateur portable, et inscrivant sur l’écran le titre de chaque texte, trois ce soir-là, à la Maison de la poésie, ou écrivant un texte de présentation pendant que les musiciens jouent, et avant un extrait d’un texte annoncé comme complexe. « Une supérette », « Une vidéo », « Une situation » : chaque titre laisse entendre qu’il s’agit de désincarner les mots, de raconter des histoires banales sans relief (il y en a quatorze dans le livre à venir), comme si l’auteur cherchait une sorte d’objectivité du récit. Comme s’il ne faisait qu’observer l’existence des autres, sans nom, sans autre particularité qu’un « niveau de stress ». La guitare de Serge Teyssot Gay et les sons de Christian Vialard enveloppent, soulignent, prolongent les mots d’Éric Arlix. Ces trois hommes sur la scène ont des attitudes différentes : l’un reste debout, derrière une table d'où il envoie des sons depuis ses appareils ; un autre, vient dans la lumière jusqu’au micro, s’en éloigne dans l’obscurité ou va s’asseoir en retrait ; le troisième, toujours à vue, apporte à l’ensemble une tension, qu’il gratte, martèle ou frotte les cordes de sa guitare. 

« Il fait froid dans le monde », chantait Brigitte Fontaine en 1969 dans la chanson « Comme à la radio ». Éric Arlix est né cette année-là.  Nous pensions, à cette époque, que « les incendies qui s’allument en certains endroits » auraient raison du froid. Mais les textes d’Éric Arlix disent au contraire que le froid s’est insinué dans notre quotidien, la supérette, la vidéo, et toute situation.

Un autre rendez-vous aura lieu le 25 mars 2017 à Mains d'oeuvres à Saint-Ouen (cliquer sur la photo pour atteindre le site d'Éric Arlix).

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