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4 septembre 2015

Otages intimes, de Jeanne Benameur

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Deux phrases. La première : « Je rentre ». La seconde : « Il y a l’enfance et il y a le monde ».

La première accompagne le retour d’Etienne, photographe de guerre retenu en otage et enfin libéré. Elle est le sas par lequel il doit passer, s’y tenir pour être au présent alors que certaines images (et notamment la dernière photo, qu’il n’a pas prise) se bousculent en lui. Et puis c’est à nouveau le contact bienveillant des autres, de sa mère.

La seconde accompagne le retour au village de l’enfance, chez la mère, et les retrouvailles avec les deux amis qui comptent le plus pour lui, Enzo et Jofranka. Et ces quatre réunis, puis séparés mais, peut-être, libérés de quelque chose qui les confinait en eux-mêmes.

« Il y a l’enfance et il y a le monde ». Cette phrase me semble être la clé des textes de Jeanne Benameur. Elle dit la juxtaposition des deux, l’enfance et le monde. Elle en dit aussi la confrontation. Comme si le monde venait à un certain moment s’opposer à l’enfance. Et pas seulement dans l’expérience individuelle, celle d’Etienne, de Jofranka ou d’Enzo, mais aussi dans l’expérience de la maternité, celle d’Irène, la mère, institutrice.

Jeanne Benameur nous plonge dans le ruisseau de notre intimité, c’est-à-dire à la fois ce qui est au fond de chacun, et ce qui unit étroitement. Et je suis profondément touché par l’écriture de Jeanne Benameur qui m’émeut depuis ma rencontre avec Les Demeurées. Ici, avec les arbres, les oiseaux, l’eau qui coule et la musique, pour, après avoir traversé l’expérience de la mort, éprouver « le poids exact de la vie ».

D'autres textes de Jeanne Benameur dans ce blog : ici et .

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