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19 mai 2014

Profanes, de Jeanne Benameur

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Un vieil homme, ancien chirurgien, engage quatre personnes pour l’accompagner « jusqu’au bout ». Non pas au bout de sa vie. Il ne craint pas la mort, il l’a rencontrée tant de fois, et il a sauvé tant de vies… Il choisit quatre personnes différentes pour éprouver l’humanité en lui et autour de lui. Il ne croit pas au sacré, à un dieu qui régirait le monde et qu’il devrait se préparer à rejoindre. Il espère voir la merveille des relations de confiance d’humain à humain, celui qui reste devant le temple, qui n’y entre pas (telle est l’étymologie du mot « profane »).

Bien sûr cet homme a une blessure profonde : la mort accidentelle de sa fille, Claire. Et tout ce qui s’en est suivi, jusqu’à sa solitude.

La présence non simultanée des quatre personnes va bouleverser l’ordre des lieux, le silence de la maison. Jeanne Benameur sait poser ici et là les éléments qui vont peu à peu changer les choses, et ainsi apporter au vieil homme ce qu’il souhaitait, non sans inquiétude, nuit sans sommeil, souffrance, mais avec la volonté d’aller « jusqu’au bout ». Et chacun et chacune, Octave, d’abord, puis Marc, Hélène, Yolande, Béatrice, Madame Lemaire et même Anna, partie à Montréal, tous verront leur existence bouger, changer, rencontrer l’autre, non pas dans un ailleurs fantasmé mais bien dans ce monde-ci. 

Et moi, lecteur, comme ce fut déjà le cas à la lecture des Demeurées, je suis pendant plusieurs chapitres bouleversé par cette émotion pure qui nait des mots de l’auteur. « Elle ne voit pas qu’il pleure. »

Merci.

Aujourd'hui, vers 18h15, la 125000e visite à ce blog, venue de Marseille, est arrivée sur une page présentant L'arve et l'aume, d'Antonin Artaud. Merci.

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