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4 août 2013

L'amour sans visage, d'Hélène Waysbord

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Pendant une semaine, j’ai eu rendez-vous plusieurs fois par jour avec ce livre. Quelques pages chaque jour alors que son écriture a nécessité une vie. Les premiers chapitres sont faits de paragraphes où reviennent des sonorités comme les rimes d’une chanson oubliée, à peine connue. La main d’une femme qui prend la main d’une enfant pas encore âgée de 6 ans, en octobre 1942, et lui dit que ses parents « sont partis en voyage ». L’enfant sera confiée pendant la guerre à un homme, ami du père, un artisan. Le père écrira : « Ma fille est sauvée ! Sauvée et en sécurité ! Et c’est à vous que je le dois ! » Mais comment vivre quand il y a, dans sa vie, ce vide, ce moment incompréhensible, des parents disparus, dans un voyage sans retour. « Liée au destin de la petite fumée ». A travers ce livre, cette recherche permanente et douloureuse, Hélène Waysbord veut retrouver le visage de son père qui a écrit quelques lettres depuis Beaune-la-Rolande, puis Drancy, avant d’être « transféré – Sans adresse ». Elle écrit : « Je les ai attendus toute une vie. » Comment retrouver des souvenirs si profondément enfouis ? Le livre commence dans une cave.

Georges Perec avait mélangé une fiction (W) et le souvenir d’enfance (photos de parents, du père « DCD »). Hélène Waysbord ne lit pas de regard sur les rares photos de famille, et c’est dans sa vie amoureuse qu’elle prend toute la mesure de l’absence. Et dans des rêves entêtants. Aurion, Argenteuil, Auschwitz Birkenau, « jamais de retour, pas d’auprès ».

Le dernier chapitre du livre a pour titre « Le présent ».

Puis s’ouvre un autre recueil, « Lettres du père », une rencontre, « et je voudrais leur rendre présence et vitalité ».

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