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6 mars 2010

La redonde

Prendre trois mots, par exemple « prendre, « trois », « mot ».

Ecrire des vers dont ces mots seront les seules terminaisons (on ne peut pas vraiment parler de rimes, qui supposeraient des mots différents).

Jacques Jouet a créé pour cela une contrainte oulipienne (voir lien ci-contre), qu’il a nommée la redonde.

La redonde est un poème à forme fixe, qui répète en les permutant les mots terminaux de vers. Elle est composée de trois strophes de cinq vers sur trois mots-clefs disposés ainsi :

Saintes_carte12321
23132
31213
Ou encore
12321
31213
23132.

Le bel âge


On ne sait son commencement
que, déjà passé le milieu,
on voit se profiler la fin
beaucoup plus proche du milieu
qu’elle n’est du commencement.


Bien plus encore, le milieu
paraît plus proche de la fin
même que du commencement.
C’est là la ruse de la fin,
son élégance à mille lieues


d'une trop détestable fin,
pleurant sur son commencement
ou gémissant sur son milieu.
S’il est un bon commencement,
non moins bonne sera la fin.

Jacques Jouet, La redonde, Bibliothèque Oulipienne, n°107

Avec les mots proposés ci-dessus (prendre -1-, trois - 2 -, mot - 3 -), ça pourrait donner

Je ne vais pas m’y laisser prendre
Même si vous comptez jusqu’à trois
Laissez moi dire mot à mot
Que, s’il y en a pour deux, il y en a pour trois
S’il en est pour donner, il en est pour prendre


C’est qu’il faut me prendre au mot
Et savoir qu’en amour prendre
Un plus un ça fait souvent trois
Au bond la balle il faut la prendre
Et pas seulement se payer de mots


Ce petit jeu, c’est rien fois trois,
Il ne faut pas avoir peur des mots
Au pied de la lettre ne pas tout prendre
Il suffit de se donner le mot
Et, en cœur, carreau, trèfle ou pique, jouer le trois.

-

Choisissez à votre tour trois mots et écrivez votre redonde.

Commentaires
B
Pourquoi à l’amour être froid<br /> Même, pourquoi y être tiède<br /> Pourquoi être avide d’un amour si chaud<br /> Sans savoir si l’autre y est tiède<br /> Si cela ne lui fera qu’un froid<br /> <br /> Être épris d’un amour si chaud<br /> À en avoir des sueurs froides<br /> Comment à une telle sensation rester tiède <br /> Comment avoir la tête froide<br /> Quand notre cœur est si chaud<br /> <br /> D’un pas tiède,<br /> Dans la poitrine, de papillon chaud<br /> Rien ne pourrait arrêter, aucun froid,<br /> Un amour si vrai et chaud<br /> Tu lui dis : JE T’AIME, l’haleine tiède<br /> <br /> (je me suis autorisé à remettre le texte que j'ai reçu sous la forme de la redonde, définie par Jacques Jouet, les trois mots revenant en fin de vers - merci de votre participation - onarretetout)
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S
Il était une fois une passoire<br /> Qui ne figurait dans aucune archive,<br /> Et pourtant elle était parachutiste.<br /> Pourquoi donc dans aucune archive ?<br /> C’est parce qu’elle était dans l’armée cette passoire.<br /> <br /> C’était la meilleure parachutiste,<br /> Qu’elle était forte cette passoire !<br /> Mais elle était privée d’archive<br /> Car elle était une arme secrète cette passoire,<br /> Une barbare de parachutiste !<br /> <br /> On pouvait certes la voir dans une archive<br /> Mais pas en tant que parachutiste,<br /> Mais en tant qu’artisan passoire.<br /> Elle aidait les gens avec son métier de parachutiste,<br /> Mais de ses exploits aucune archive.
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A
Quand vient l’grand soir de la marée<br /> On n’réprime plus les bois-sans-soif<br /> Ces camarades en caravane<br /> Qui au bar régalent leur soif<br /> Mais elle les refoule la marée.<br /> <br /> Alors ils partent en caravane<br /> Qui gonfle comme la marée<br /> Humaine et chaude criant sa soif<br /> De carnaval, de grande marée<br /> Qui pousse au loin les caravanes<br /> <br /> Et on barbote jusqu’à plus soif<br /> Bras d’ssus, bras d’ssous, en caravane<br /> Un jour, nous serons la marée<br /> Rouge qui marche en caravane<br /> De verbe assassin de la soif.
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O
A l’écart sur une balançoire<br /> Elle, dentiste sur l’Ile de Ré,<br /> Et lui, artisan marmiton,<br /> N’arrêtent sur sol ni sur ré<br /> L’arpège de la balançoire.<br /> <br /> De son armoire le marmiton<br /> Révélait sur la balançoire<br /> Les arômes d’épices d’Ars-en-Ré.<br /> Elle adorait que la balançoire<br /> La rapproche du marmiton.<br /> <br /> Une tarte de l’Ile de Ré<br /> Qu’a réservée le marmiton<br /> Attend, après la balançoire,<br /> Sous l’arbre, îlienne et marmiton<br /> Avant sieste secrète en Ré.<br /> <br /> Texte composé en atelier d'écriture et comprenant, entre autres, les sonorités de ces mots: soirée d'artiste.
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P
Ce vieillard ne tient pas debout.<br /> Il a plongé dans de folles fureurs.<br /> Mais d’où qu’il boit donc tant ? Mystère,<br /> Boule de gomme. Hé ! Monsieur la fureur<br /> De vivre ! Hé ! Oh ! Allez le mort ! Debout !<br /> <br /> Jouis, que diable, à la fureur !<br /> Abandonne ton air de grand mystère.<br /> Sombre idiot ! Naviguer vent debout !<br /> Mais pour personne ce n’est un mystère : <br /> Seul le vent arrière fait fureur.<br /> <br /> Hein ! Tu es criblé de balles ! Le mystère<br /> S’épaissit… Encore une affaire debout !<br /> Si vieux, si pauvre, victime d’une fureur <br /> Meurtrière. C’est à dormir debout,<br /> Un Char comme ça ! Fureur et mystère.
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