La redonde
Prendre trois mots, par exemple « prendre, « trois », « mot ».
Ecrire des vers dont ces mots seront les seules terminaisons (on ne peut pas vraiment parler de rimes, qui supposeraient des mots différents).
Jacques Jouet a créé pour cela une contrainte oulipienne (voir lien ci-contre), qu’il a nommée la redonde.
La redonde est un poème à forme fixe, qui répète en les permutant les mots terminaux de vers. Elle est composée de trois strophes de cinq vers sur trois mots-clefs disposés ainsi :
12321
23132
31213
Ou encore
12321
31213
23132.
Le bel âge
On ne sait son commencement
que, déjà passé le milieu,
on voit se profiler la fin
beaucoup plus proche du milieu
qu’elle n’est du commencement.
Bien plus encore, le milieu
paraît plus proche de la fin
même que du commencement.
C’est là la ruse de la fin,
son élégance à mille lieues
d'une trop détestable fin,
pleurant sur son commencement
ou gémissant sur son milieu.
S’il est un bon commencement,
non moins bonne sera la fin.
Jacques Jouet, La redonde, Bibliothèque Oulipienne, n°107
Avec les mots proposés ci-dessus (prendre -1-, trois - 2 -, mot - 3 -), ça pourrait donner
Je ne vais pas m’y laisser prendre
Même si vous comptez jusqu’à trois
Laissez moi dire mot à mot
Que, s’il y en a pour deux, il y en a pour trois
S’il en est pour donner, il en est pour prendre
C’est qu’il faut me prendre au mot
Et savoir qu’en amour prendre
Un plus un ça fait souvent trois
Au bond la balle il faut la prendre
Et pas seulement se payer de mots
Ce petit jeu, c’est rien fois trois,
Il ne faut pas avoir peur des mots
Au pied de la lettre ne pas tout prendre
Il suffit de se donner le mot
Et, en cœur, carreau, trèfle ou pique, jouer le trois.
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Choisissez à votre tour trois mots et écrivez votre redonde.