Le printemps des poètes
Demain, le 10 mars, c’est Le Grand jour du poème à l’autre
dans le cadre du Printemps des poètes
Chez vous, au travail, à l’école, dans la rue…
offrez un poème, échangez vos poèmes, postez un poème,
glissez un poème sous la porte ceci ou cela mais
donnez un poème à l’autre.
Et puisqu’il s’agit de rire, voici des textes de Jean L’Anselme, du temps qu’on se connaissait un peu, vu qu’on était voisins, ou presque.
Aux esthètes de l’art
Certains préconisent l’Art pauvre. Je ne suis pas contre mais pencherais plutôt pour l’Art maigre que je ne trouve pas cochon.
Il avait pas les reins beaux
L’ouvrier Duval
Et souvent mal à l’aine
Dans son usine de Beaurains,
Dans l’Aisne.
Huit heures dans la mécanique
Vous vident comme une pile électrique.
Alors il dort, Duval,
Il dort comme ferait un enfant,
Bouche ouverte, tête nue,
Au milieu de ses draps blancs,
En souriant aux nues,
Aux oiseaux sur les branches…
Et quand le réveil lui planta
Ses aiguilles Jazz dans le flanc,
Il n’eut même pas un geste d’arrêtement.
Duval rêvait que c’était Dimanche…
Il a deux croix rouges sur sa fiche d’avancement.
Et quelques aphorismes (et péril)
Il vaut mieux être un jeune cadre qu’un vieux tableau me disait le peintre Zeimert qui s’y connaît forcément.
La lave des cratères n’atteint pas La Garenne-Colombes.
« L’endive, c’est amer » dit mon père, mais ma mère le prit mal.
C’est aux pieds du maçon qu’on voit s’il est mûr.
L’amour tient beaucoup de place ; très peu les amoureux.
Lu sur un poème-affiche de la RATP :
«Au lieu de vos poèmes à la con, vous feriez mieux de nous mettre des rames aux heures de pointe.»
Autrement dit, «au lieu des rimes, des rames, car la poésie n’en fout pas une»
(la plupart de ces textes sont extraits de L'Anselme à tous vents, Rougerie éditeur)