Rien dans mon enfance
Rien dans mon enfance, d'Éric Pessan (éd. L'oeil ébloui)
L'éditeur de ce livre d'Éric Pessan le place "dans la lignée intime de Photos de famille" qu'il avait publié en 2020. Celui-ci est fait de paragraphes commençant tous par "Rien dans mon enfance". Cette anaphore est suivie d'une évocation de ce qui arrive après l'enfance, étonnements, découvertes, désagréments, incompréhensions, surprises, plaisirs, déceptions... Est-ce que c'était mieux avant ? Ce n'est pas le propos de l'auteur. Il n'y a pas de nostalgie. C'est plutôt : quels liens peut-on faire entre l'enfance et l'âge adulte ? Est-ce que, dans l'enfance, on pouvait imaginer, prévoir ce qui arrive plus tard ?
En voici quelques extraits :
"Rien dans mon enfance n'annonçait que le progrès qui allongeait nos espérances de vie rallongeait également nos inquiétudes."
"Rien dans mon enfance ne m'a déformé au point de manger des kiwis en toutes saisons et à consommer des fraises à Noël."
"Rien dans mon enfance ne dessinait qu'il serait dans la norme de protester confortablement assis dans son salon ou sa chambre en tapant des # sur un clavier."
Et ainsi de suite : le livre contient environ 250 paragraphes plus ou moins longs.
En les lisant, je me demande ce qui surprendrait l'enfant que j'étais s'il vivait dans mon présent et s'il y était préparé. Je pense aussi à une autre rencontre entre une enfant et l'adulte qu'elle est devenue, dans un livre de Christiane Veschambre : Dit la femme dit l'enfant.
Je vous invite à reprendre l'anaphore d'Éric Pessan, au moins trois fois pour regarder votre vie avec votre regard d'enfant.
Exemples :
Rien dans mon enfance ne m'avait indiqué que je jouerais un jour aux cartes avec des adversaires invisibles et non humains.
Rien dans mon enfance ne m'avait préparé à rencontrer dans la rue des gens souriant ou simplement parlant à un appareil tenu dans une main.
Rien dans mon enfance ne m'a laissé prévoir l'absence, dans mon ciel, des hirondelles.
C'est à vous main tenant. Merci de poster vos phrases écrites selon le procédé d'Éric Pessan dans les commentaires ci-dessous.