La vie des plantes, d'Emanuele Coccia (éd. Rivages poche)

Début de ma lecture du livre d’Emanuele Coccia, La vie des plantes.

Théorie de la feuille - l’atmosphère du monde

J’ai déjà plusieurs fois rencontré le nom de cet auteur cité par d’autres. Me voici lisant cet ouvrage, sous-titré « une métaphysique du mélange ».

Les pages que j’ai lues jusqu‘à présent bousculent ma perception du monde. Car il faut bien admettre que j’ai été formé dans la pensée que l’être humain est central, même si, ces dernières années, ma réflexion sur ce point a quelque peu évolué. Il n’est plus question pour moi de concevoir la terre, le monde comme la propriété exclusive de l’espèce humaine, ce que raconte par exemple la Genèse (« Croissez, et multipliez, et remplissez la terre; et l'assujettissez, et dominez sur les poissons de la mer, et sur les oiseaux des cieux, et sur toute bête qui se meut sur la terre. »). Mais je découvre que, si la vie animale vient d’abord de l’eau, cela signifie qu’il y a un lien entre vie et milieu fluide et avant que les premiers animaux, il y a 380 millions d’années, sortent de la mer, les plantes l’avaient déjà fait. Les plantes ont, selon lui, reproduit hors de l’eau, une forme de fluide. Cela ne s’est pas fait selon un plan pré-établi mais, dit-il, de manière expérimentale. On peut d’étonner de constater que les plantes, qui n’ont pas de mains ou d’organes aptes à dessiner, sculpter, soient capables de créer des formes aussi variées. C’est qu’elles sont « au monde ». La photosynthèse n’est pas une simple question d’adaptation : « tout vivant vit déjà, d’emblée, dans la vie des autres ».
L’atmosphère, dont on a souvent oublié l’étymologie, est la « sphère du souffle ». Elle se définit par « le partage du même souffle », et le souffle « est l’essence originaire de ce que le grec nommait logos ».

(à suivre)