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13 janvier 2024

Craintif des falaises, Éric Chevillard (éd. L'arbre vengeur)

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Éric Chevillard est un « craintif des falaises ». Du moins prête-t-il cette expression à une de ses filles. C’est en résidence en Normandie, près de falaises renommées, qu’il enquête à ce propos, enquête menée avec Flaubert, Maupassant et beaucoup d’autres, enquête sur lui-même, ses phobies, son vertige. Il suit des personnages de roman sur des chemins escarpés, au bord du vide ; il monte dans la grande roue d’une fête foraine ; il ne croit pas à la vertu d’un garde-fou, ni d’un garde-corps. Comme souvent, il fait sourire de lui-même, trouvant cependant dans les textes de Pascal ou de Montaigne que même des sages, des philosophes peuvent éprouver le vertige sur un planche étroite posée à une faible hauteur. Mais c’est en montagne qu’il en souffre, lui : « plus on monte, plus c’est profond ».

Et vous, n’avez-vous jamais le vertige ? Ouvrez le dictionnaire à la page de ce mot. Relevez-y une définition, un exemple et racontez en une ou deux phrases (ou plus si vous voulez), en quelle circonstance vous en avez ressenti les effets. Bien sûr, votre récit peut être une fiction, mais je vous invite à le faire à la première personne.

Exemple :
- Une définition trouvée dans le CNRTL au mot « vertige » : Sensation angoissante de perte d'équilibre et de chute éprouvée au-dessus du vide qui semble exercer une attraction irrésistible. Vertige des abîmes, du vide; impression, moment, sensation de vertige; peur du vertige; le vertige prend, saisit, cesse, se dissipe; être pris de vertige; être en proie au vertige. Toi, quand nous sommes montés sur le pont transbordeur, tu n'osais pas regarder en bas, tu avais le vertige, il te semblait que tu allais tomber (Pagnol, Marius, 1931). Lewis se mit à rire: « Je ne vous ai jamais dit que j'ai un vertige terrible dès que je suis à deux mètres du sol ? Je suis monté sans m'en apercevoir, mais je ne pourrai jamais descendre (...) » (Beauvoir, Mandarins, 1954).

- Un court récit : L’enfant courait sur un petit muret qui me cachait ce qu’il y avait de l’autre côté, peut-être un précipice. Et quand il ne courait pas, il sautait sur place et je l’imaginais à chaque saut tombant dans ce précipice. Mon coeur marquait un arrêt à chaque fois. Et je n’avais pas la force d’approcher, de peur de me trouver au bord d’un vide que je n’oserai pas regarder, et de perdre moi-même l’équilibre entraînant l’enfant dans une chute sans fin.

C’est à vous main tenant. Racontez en quelques mots un moment où vous avez éprouvé le vertige, en vous servant d’une définition trouvée dans un dictionnaire. Celle du CNRTL est ici : https://www.cnrtl.fr/definition/vertige
Et postez votre texte dans les commentaires ci-dessous. Merci.

Commentaires
F
Le vide n’existe pas. <br /> <br /> Il y a le plein, partout.<br /> <br /> Parfois, le trop-plein, aussi.<br /> <br /> Le ciel est peuplé de nuages, balayés par les vents d’altitude puissants qui couvrent les chants et les cris des créatures ailées qui traversent les nuées, les cyclones, les orages et les vents contraires.<br /> <br /> Le bas est plein aussi, dans les abysses, dans l’abîme, sur le sol de terre. Il y a des creux, des bosses, des arrêtes, des pics. La mer se transforme en dalle de marbre dur strié du blanc de l’écume. Les pierres sont toutes de granit ou de briques solides, des rochers de Sisyphe. <br /> <br /> Depuis le promontoire, le haut de la falaise, le sommet de la montagne, la tentation de sauter est grande, planer comme l’oiseau, atterrir comme le corbeau au beau milieu du champ de blé, de se poser aux branches comme pour le chant des perruches, de faire du surplace comme le colibri buveur de nectar, ou encore d’amerrir comme le cormoran pêcheur des profondeurs. L’essentiel nous manque et pourtant, le vide est séduisant, attirant comme l’apesanteur, fascinant comme l’autre côté de la mort.<br /> <br /> Le vertige est une peur primale qui nous sauve de nous-mêmes et nous invite à la survie.
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G
Sensation erronée de déplacement du corps par rapport à l'espace environnant, ou de l'espace par rapport au corps, liée à un déséquilibre entre les deux appareils vestibulaires. (Larousse, définition 2)<br /> <br /> <br /> <br /> Souvent, le matin quand je me lève et ne petit déjeune pas, j'ai des vertiges. Cela m'est arrivé encore ce matin, et j'ai dû lutter pour atteindre la cafétéria et vite commander quelque chose à manger (qui s'est avéré, contrairement à ce que j'espérais du pays de la démesure, assez petit et pourtant très onéreux).
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V
10 mètres ! C'était la hauteur du plongeoir et ça me fichait le vertige . J'avais 12 ans? 13 ans? je me souviens du revêtement granuleux de la plateforme sous mes pieds et du carré bleu miroitant plus bas, beaucoup plus bas de la fosse. J'avançais à petits pas précautionneux, il ne s'agissait pas de glisser, je reculais, à la fois épouvantée et attirée par tout ce vide. Je laissais passer les intrépides. Mais je suis certaine d'avoir sauté, le maillot presque sec,avec la peur de faire un plat ou d'écraser un lambin.
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M
Pourtant aguerrie à l'usage des différents engins de remontées mécaniques montagnards (grâce à mon père), je suis incapable de comprendre ce qui m'est arrivée ce jour là , assise seule dans un banal télésiège .<br /> <br /> D'un coup, dès que la descente fut amorcée , une sensation éprouvante de vertige et de perte de contrôle m'envahit.Je réalisais pour la première fois que ma vie ne dépendait que du bon fonctionnement de tous ces rouages mécaniques effrayants alors.<br /> <br /> Les minutes qui me séparait du sol m'ont semblé interminables, crispée<br /> <br /> sur la barre (protectrice?).<br /> <br /> Aucune explication rationnelle à la panique qui m'envahissait.<br /> <br /> Quand j'ai retrouvé mes parents (enfin ) , je me souviens avoir pleuré et juré que je ne reprendrai plus jamais un télésiège .<br /> <br /> Ce que j'ai fait.<br /> <br /> Je devais avoir dans les 15 ans.
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C
Je suis partie il y a quelques années en vacances en famille au bord du lac Chambon en Auvergne .<br /> <br /> Un jour nous decidames d'aller à Super Besse prendre le téléphérique pour voir de plus près le Puy de Sancy .<br /> <br /> A l' aller dans le téléphérique en montant j' étais entouree par pas mal de personnes tout s' est bien passé. <br /> <br /> Au retour , mon mari et moi avons repris pour la descente tout seuls le téléphérique. <br /> <br /> Le vide autour de moi pendant que nous descendions me rendait folle de peur .<br /> <br /> <br /> <br /> Mes jambes tremblaient , je n' avais qu' une envie , ouvrir la porte et sortir.<br /> <br /> Ce qui était évidemment impossible , j' ai décidé alors de prendre mon.portable et j' ai lu à haute voix sans m' arrêter le programme télé du jour .<br /> <br /> Je ne remonterai plus jamais dans un téléphérique.
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