Beethov sur Seine, de Chloé Wary (éd. Steinkis)

C’est avec Rosigny Zoo que j’ai découvert les livres de Chloé Wary. Les rythmes et les danses semblaient bien loin de la musique classique et j’étais curieux de voir comment elle pouvait s’y prendre pour raconter Beethov sur Seine. Et je ne suis pas déçu. C’est bien son dessin, ici en noir et blanc. Les traditionnelles cases de BD bougent en fonction du récit, les écrans de l’interview, les répétitions de l’orchestre, les moments de la biographie du compositeur : toutes bougent comme dans la musique, comme dans la nature, comme dans la danse. Certes, sa découverte de Beethov, comme elle le nomme, est liée au travail d’un orchestre, Insula orchestra, dirigé par Laurence Equilbey, une femme pionnière dans la direction d’orchestre, dans une mise en scène de la Fura dels Baus. C’est un spectacle total, immersif où la musique est un élément, certes déterminant, parmi d’autres.

Chloé a été accueillie pendant une saison pour la création de ce spectacle, et elle prend la mesure du travail de l’orchestre, de chacun.e dans l’orchestre, de l’équipe technique, de la cheffe, bien sûr. Elle découvre la vie, les opinions, la surdité, la musique de Beethoven. Et elle nous emporte dans cette découverte, avec passion et humilité. « On a besoin de liens. On a besoin de musique » écrit-elle à la fin (et ça me fait penser au livre de Kae Tempest, Connexion). Ici la musique se vit, se partage, se donne et se reçoit. 

Chloé nous fait approcher de Beethoven, de l’orchestre, des techniques musicales et scéniques, et de ses propres émotions. L’album propose d’écouter ou de visionner des passages du spectacle grâce à un QR Code en page de garde. 

C’est un livre total.