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1 novembre 2023

Entre bord et quai, de Miriam Van Hee (éd. Cheyne)

entrebordetquaiMVanHee

Au début, on pense arriver au port, mais on repart aussitôt en bateau. Les souvenirs sont comme un enfant qu’on tient par la main et qui tente de s’échapper. Et les oiseaux, très vite, « s’éveillent, (…) d’arbre en arbre leur chant s’enfle ». Oui, il faut « dire des oiseaux quelque chose qui leur / rende justice ». Toujours, dans ce recueil bilingue, les mots nous font franchir des lieux, de l’arbre à la maison, à la montagne, à la mer, comme volent les oiseaux. Les poèmes sont tantôt faits de strophes de deux vers, tantôt de trois, tantôt de quatre, ou bien deviennent sonnets, et, à la fin, n’ont plus de strophes comme si on avait atteint le but après tous ces voyages. Voilà pour les rythmes. Les mots sont simples, ce qui est dit est, et aussitôt s’envole. Par la fenêtre, « j’ai vu des corneilles mantelées, / pinsons, bergeronnettes, et je leur ai parlé, qui / êtes-vous au juste, mais ils étaient trop // affairés à construire des nids ». Ce sont autant de passages « entre bord et quai ». Parfois on tombe, comme ce « garçonnet échoué, couché / face contre sable et la mer faisait / un geste, elle rinçait son maillot rouge ». Souvent on rêve, et encore, en peu de temps, on passe de la préhistoire, la grotte ornée de Pech Merle par exemple, au présent dans une image de ski nautique, sans penser au futur, mais bien sûr qu’elle y pense. Tel est le balancement de ces poèmes qui nous font voyager du lac de Côme en Estonie, du Lot à la Lozère, des Cévennes à la Russie et à Gand, en passant par Texel.

Ces poèmes sont traduits du néerlandais (Belgique) et préfacés par Philippe Noble.

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