feuillages, l’art et les puissances du végétal, de Clélia Nau (éd. Hazan), juillet 2023

Publié en 2021, cet ouvrage contient quatre chapitres et se présente en coffret. De nombreuses images accompagnent un texte riche et très documenté. Comme je l’ai fait les mois précédents pour La lecture des pierres de Roger Caillois, je vais avancer dans ma lecture et j’en laisserai dans ce blog une fois par mois une trace.

Le lien entre la plante et son environnement est de mutuelle compénétration. Les botanistes l’avaient établi depuis longtemps. Le peintre impressionniste en fait, lui, démonstration en pigments. (…) Dans le tableau de Berthe Morisot, Jeune Paysanne étendant son linge (1881), il n’est rien qui ne soit infecté par ce fluide fécondant : les frondaisons répandent partout, comme par contagion, sur le linge qui sèche, dans les recoins d’ombre, sur le visage, sur le vêtement de la femme, la verte intermittence de leur propre scintillement, et cela, tout à fait matériellement, en les mouchetant de son évasif verdoiement, tandis qu’à l’inverse le blanc du linge, le bleu du tablier comme celui du ciel se reflètent dans le feuillage avoisinant, le tachant de leur lactescence et bleuissement.