feuillages, l'art et les puissances du végétal, de Clélia Nau (éd. Hazan) mars 2024

Publié en 2021, cet ouvrage introduit par des prolégomènes et conclus par un épilogue contient quatre chapitres et se présente en coffret. De nombreuses images accompagnent un texte riche et très documenté. Comme je l’ai fait les mois précédents pour La lecture des pierres de Roger Caillois, je vais avancer dans ma lecture et j’en laisserai dans ce blog une fois par mois une trace.

On trouve chez Victor Hugo, dans un passage d’En voyage, (…) « machine » à hallucination, liant ensemble feuillages, images doubles et vitesse de défilement. Qui se retrouve, dit-il, à la tombée de la nuit dans une voiture engagée au galop sur une route bordée d’ormes ne manquera pas, pour peu qu’il se laisse aller rêveusement à leur contemplation, de voir apparaître et disparaître successivement dans leurs feuillages des « profils monstrueux et surnaturels », des spectres « grotesques » ou « terribles » s’agitant en tous sens et qui iront jusqu’à sembler se pencher sur son passage « en files menaçantes et difformes » telles « les larves inconnues et possibles de la nuit ».

dessin de Victor Hugo, L'ombre du mancenillier