Mademoiselle, texte de Bertrand Maréchaux, illustrations de Babu (éd. du Contrefort)

Bertrand Maréchaux a accordé son écriture au personnage principal de son roman : une femme dont on pense d’abord qu’elle restera demoiselle, à cause du titre, puis dont on comprend que c’est par déférence qu’on la qualifie ainsi. Les premières pages s’intéressent peu à elle, une des filles de la ferme dont les parents n’attendent que cela : qu’elle reste ici, dans ce village, dans cette ferme, utile au ménage, lessive et autres travaux quotidiens. C’est soudain qu’elle part s’installer à quelques kilomètres, pour prendre des cours et surtout sa liberté. Ce choix sera déterminant : le reste suivra. L’auteur nous raconte son histoire comme s’il avait vu cette Mademoiselle ouvrir ses ailes et devenir quelqu’un. Oh, rien n’est facile et rien ne le sera, mais ce qui est vécu reste, et sert de point d’appui à chaque moment venu ou à venir.

Cette nouvelle, publiée dans une collection intitulée « bô roman », se lit assez vite bien qu’elle soit au rythme de cette Berthe Beunier, née dans le Perche, une région voisine du Bassin parisien, et que Paris attirera. Mais il ne faut pas en dire plus pour laisser découvrir cette existence. 

Les dessins et peintures de Babu accompagnent le récit dans sa lenteur et ses élans, par le visage de Berthe, son élégance et un peu de son mystère.