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11 mai 2020

Les enténébrés, de Sarah Chiche

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Ça commence toujours. C’est toujours une nouvelle histoire. Là, c’est autour de Moscou à l’été 2010 et ça aboutit sur le quai d’une gare, à Vienne. Et, à la page suivante, il peut sembler que c’est la suite, la conséquence mais c’est encore autre chose. Et il sera bientôt question d’amour. Et l’amour prendra parfois des tournures étranges, violentes, humiliantes. Et ce sera encore l’amour. Pas seulement l’amour entre femmes et hommes, mais celui d’une mère pour sa fille, d’une grand-mère, d’un père. Jusqu’à la folie, ou à partir de la folie, du mensonge. Vous irez à Sainte-Anne comme « dingo », comme soignante. Vous traverserez le siècle, celui des génocides, celui de la pire humiliation, celle qui ne lâche pas sa proie. Parfois vous rirez, d’un rire franc ou d’un rire méprisant. Vous écouterez de la musique. Vous vous jetterez par la musique comme on se jette par la fenêtre. Il vous semblera que tout était là depuis le début mais qu’il fallait passer par les carnets retrouvés, par les « vieux souvenirs », le nom, le son des notes de musique, le malheur et la malédiction. Il vous semblera aussi que vous apprenez à lire, qu’on vous a promis que vous le saurez et que ça arrive : vous lisez la phrase soulignée, la première que Richard jouera et que Paul chantera, la seconde par la voix de l’enfant dira que le son, le sol, qui «  exprimait le deuil », à présent « luit comme une clarté dans la nuit ». Et si c’est la fin du monde, et si maintenant nous le savons, et si toujours le Mal devait l’emporter, m’empêchant de finir ma phrase, il y aurait peut-être un enfant pour lire encore.

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