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23 février 2018

Marceline Loridan-Ivens à la Maison de la Poésie, à Paris

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C’était une rencontre à la Maison de la Poésie, à Paris. Marceline Loridan-Ivens et Judith Perrignon s’entretiennent avec Sophie Joubert. Il y a beaucoup de monde. Quelqu’un dit : Marceline est une rock-star ! Je n’avais pas réservé, j’entre quand la discussion a déjà commencé et je suis au fond de la salle, debout comme quelques autres. J’entends cette femme se réjouir d’avoir été beaucoup aimée et de l’avoir découvert quand, avec Judith Perrignon, elle a ouvert la valise : des lettres, des petits mots, d’amis, d’amants, d’amies. Elle a la phrase qui fait rire, suivie d’une autre qui pèse sur l’auditoire. Elle est surtout une femme libre. Si on veut lui faire dire qu’elle s’est dédoublée pour ce livre, elle dit que non. Puis elle explique qu’elle a d’abord voulu, au retour des camps, ne pas être la Juive rescapée mais qu’elle a voulu être une femme libre. C’est le mot le plus fréquent de cet entretien : « J’ai toujours été libre et je veux le rester ». Libre dans sa vie, dans ses amours, ses amitiés. Libre. Quand on a vu les corps nus des autres dans les conditions des camps nazis, comment accepter de se déshabiller ? Avec Joris Ivens, qu’elle a épousé en 1963, elle dit que tout s’est mis en place naturellement, et chacun son lit, chacun sa chambre. C’est important, affirme-t-elle. Soudain elle s’emporte contre Erdogan, et la menace qu’il fait peser sur Israel. À Jerusalem, elle a perdu la vue en quelques minutes, pendant une séance de dédicaces. Elle a pensé qu’il lui fallait mourir mais, dit-elle, « on ne vient pas en Israel pour mourir ». D’ailleurs, elle conclura la rencontre sur la résistance que chacun peut opposer à la mort. On ne meurt que lorsqu’on le veut ou quand on baisse la garde. Elle aura 90 ans en mars 2018 et, même si elle ne voit pratiquement plus, elle continue à être cette femme libre, contente qu’il y ait dans la salle, bien sûr des cheveux blancs, mais aussi des jeunes.

Marceline Loridan-Ivens a publié, avec Judith Perrignon, Et tu n'es pas revenu, une lettre à son père qui n'est pas revenu des camps nazis, puis, récemment L'amour après, livre dont le contenu servait de base à cette rencontre.

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