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3 avril 2015

Le gardeur de silences, de Fabrice Melquiot, par la Compagnie Miel de Lune

AFFICHE_LE_GARDEUR_DE_SILENCE

C’est avec les mains qu’ils se voient. C’est avec les oreilles qu’il travaillait, bruiteur de son métier, collectionneur de sons. Il a emmagasiné des cassettes et des cassettes, qu’aujourd’hui peut-être on ne peut plus entendre, la technologie ayant beaucoup évolué. Il est d’une autre génération, d’un temps peut-être révolu déjà. Elle est d’aujourd’hui, fait des claquettes pour entendre ses rythmes mais ne connaît pas Ginger Rogers qu’elle n’a jamais vue puisqu’elle est aveugle, bien qu’elle ait quelques souvenirs visuels. On ne saura pas quel accident lui a fait perdre la vue. Lui, le grand-père, est alité, malade, épuisé, et c’est elle aujourd’hui qui reste avec lui. La boîte qui contient les cassettes offre l’occasion de partager les souvenirs, pour elle découverts, pour lui parfois douloureux. Mais ce n’est pas tant ce qu’on voit qui importe, ce n’est pas tant ce qu’on entend, c’est surtout le silence, silence avant et silence après. Le silence qui donne l’espace aux sons, aux mots, aux musiques. 

Le texte de Fabrice Melquiot est d’une belle tendresse. Ce qu’en fait la Compagnie Miel de Lune n’en brise pas les secrets. Des cloisons qui s’ouvrent, des images qu’il nous faut compléter (on ne verra pas Ginger Rogers, par exemple). Un voyage immobile, une rencontre à travers le temps, un peu à l’aveugle comme on dit. 

J'ai vu ce spectacle à la MJC-Centre social de Chilly-Mazarin (91)

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C'est aussi avec les mains qu'ils se voient dans cette autre pièce, de Joël Jouanneau, "Tête haute" : http://ecrireiciaussi.canalblog.com/archives/2015/04/07/31839394.html
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