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1 avril 2015

Une histoire de clés, de et avec Nathalie Akoun

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Elle est seule en scène. Elle est seule. On ne sait pas où elle est. La lumière la détache d’un fond noir, noir comme un tableau d’école. Et elle se met à parler, tandis que s’estompent les mots du refrain du « Temps des cerises ». Elle parle d’elle, de ses relations avec ses enfants. Elle est, en effet, accusée de « carence éducative ». Peu à peu, cette femme qui se dit « calme, tous mes collègues vous le diront » va dévoiler comment elle va être submergée par un profond sentiment d’impuissance face aux règles de la société. Impuissance dangereuse. Elle ne fait rien à moitié : des enfants, par exemple, si elle en a tant, c’est qu’elle aime ça, être mère. Et, si elle les élève seule, c’est que son mari est parti, voilà tout. La société ne peut pas la comprendre, lui reprochant de laisser sortir son fils la nuit, lui reprochant de ne pas transmettre aux enfants le respect des professeurs… Tout se déglingue dans sa vie. À qui parle-t-elle ainsi, ne s’arrêtant que pour quelques mouvements étranges, ralentis ? À nous, spectateurs ? Non. Nous ne sommes que témoins de sa logorrhée. C’est sans doute à ses enfants qu’elle s’adresse, par delà les murs, les comptant et les racontant, ses enfants qui sont une part aliénée d’elle-même.

J'ai vu ce spectacle au Pôle culturel d'Alfortville (94) dans le cadre du Festival des écritures.

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