Gerty Dambury et Elie Stephenson à la Librairie L'Etabli d'Alfortville (94)
La librairie l’Etabli, à Alfortville, a accueilli, dans le cadre de « Poètes des Caraïbes », Festival des poètes en Val-de-Marne, Gerty Dambury et Elie Stephenson. C’était un dimanche, jour de marché. L’occasion de lire des poèmes entre les étals, en face les pommes et les melons, d’un côté les vêtements, de l’autre un peu de tout. Surprise, pour les passants, d’entendre des poèmes. On s’arrête, on écoute, on s’approche. Elie Stephenson vient de Guyane, Gerty Dambury de Guadeloupe. L’une évoque la Jamaïque, « mon Afrique » ; l’autre proclame son attachement à « Nuestra America ». Tous deux portent la mémoire de répressions meurtrières dans les années 1960 et que la France n’a pas encore reconnues. Et la poésie, ici, sur le marché, n’est pas l’évasion vers je ne sais quel ciel tropical, mais elle est bien ancrée dans la réalité vécue par l’un et l’autre. La violence y est présente, mais l’amour aussi. La langue est le français et aussi le créole.
Dis-moi mon enfant
que demain
grelot de fontaine
tu diras
le nom clair de ta mère
comme l’aube et la poésie
(Elie Stephenson)
Seule à la table la mère lisse le ciré bleu
d’une main distraite
et lourde
elle aime et souffre
immensément seule parmi ses huit enfants
(Gerty Dambury)