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14 avril 2014

Loredreamsong, avec Latifa Laâbissi, Sophiatou Kossoko et Nadia Lauro

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Je suis venu avec une idée de ce que j’allais voir, ayant il y a quelque temps écouté Latifa Laâbissi à propos de cette pièce. Et si j’étais a priori d’accord avec le propos, je dois avouer que le spectacle m’a troublé. Deux femmes sur scène, et une autre, fantôme blanc derrière les pendrillons noirs. Les deux femmes semblent complices, vêtues d’un drap blanc qui évoque les fantômes, les yeux devant et derrière la tête, ou le Ku Klux Klan, ou des personnages sortis d’un album de Tintin. Elles vont et viennent, entrent et sortent, semblent hésiter, se chamailler, et, finalement, installent deux micros. Et va pour une petite chanson… Puis, voici les blagues racistes dont j’étais averti : est-ce que je ris ? Oui, bien sûr un peu, mais pas jusqu’au bout. Les histoires de Mamadou et de Mohamed, rien que leur énoncé finit par mettre mal à l’aise. D’ailleurs elles y mettent fin brutalement. Les deux femmes reviennent, vêtues d’une combinaison de danse noire laissant dépasser les mains et les visages (noircis) et deviner les fesses (claires) : une autre façon d’être invisibles. Et les voilà lisant des descriptions de « certaines femmes noires » et de « certaines femmes arabes ». Avec humour et avec force. Il y a aussi les armes, mais à quoi servent les armes puisque les mots blessent et peuvent tuer aussi efficacement. Un attentat verbal, c’est ce que je ressens, attentat confirmé par les propos d’un texte de Lydia Lunch qui conclut le spectacle et invite à « parler d’art, dit l’idiot au crétin ». Et tant mieux si ce spectacle ne nous laisse pas tranquilles.

J'ai vu ce spectacle au Théâtre de la Cité Internationale, à Paris.

En cliquant sur l'affiche, vous pourrez entendre le texte de Lydia Lunch.

Aujourd'hui, vers 16h50, la 121000e visite à ce blog, venue de Madagascar, est arrivée sur une page présentant un poème d'Arthur Rimbaud sur un trottoir parisien. Merci.

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