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18 mai 2012

Soustraction du monde - conception : Thibaud Croisy - interprétation : Sophie Demeyer - son : Pierre-Damien Crosson

isabelle giovacchiniLe chemin pour y parvenir était écrit sur un papier que j’avais reçu chez moi. Je ne connaissais pas cette adresse rue de Sainteuil, dans le 5e arrondissement de Paris. C’est l’Université. Censier. La Sorbonne nouvelle Paris 3…

Nous sommes une vingtaine dans le couloir du premier étage. Notre rendez vous est fixé à 21h20 précises. Au fond du couloir, quelqu’un. Qui se lève, qui avance lentement vers nous, franchit les premiers du groupe. A 21h20 une voix se fait entendre. Une voix masculine qui dit « elle » et « vous ». Qui instaure une relation entre « elle » et « vous ». Qui laisse entendre que « vous » avez connu « elle » auparavant. Qu’ « elle » a un peu vieilli, mais que « vous » vous souvenez de sa peau… Qui est ce « vous » ? L’ensemble des personnes dans cette portion de couloir ? une personne ? un homme ? Et la danseuse qui marche dans cet espace entre nous semble ne pas nous voir, en tout cas ne nous regarde pas. Je regarde la danseuse, j’ai vu la peau de son visage quand elle est passée devant moi. Je regarde les gens qui forment le public. Ceux qui se sourient. Celui qui prend des notes. Celle qui est venue en tongs et dont les pieds se croisent. Celui qui s’assoit un instant. Celui qui préfère s’accroupir. Et le texte continue à me parler. Le récit d’une nuit d’amour dans l’herbe. La voix masculine est presque monocorde. La danseuse semble marcher sur un fil, tendu entre nous. Et puis elle sort dans l’escalier. La voix encore dit « vous fermez les yeux… vous fermez les yeux… vous regardez. » Et se tait. Nous sommes rendus à notre solitude. Cette brève rencontre va sans doute nous hanter.

C'est une production du Studio-Théâtre de Vitry (94)

Vers 12h40, aujourd'hui, la 58000e visite à ce blog est venue de Grèce et a abouti à l'article traitant de La psychanalyse du feu de Gaston Bachelard. Merci

 

 

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