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29 juin 2023

Marx et la poupée, de Maryam Madjidi (éd. Le nouvel Attila)

marxetlapoupéeMMadjidi

En 2017, ce livre a obtenu le Goncourt du premier roman. Je ne l’ai lu que ces jours-ci, après en avoir vu une adaptation par le Begat Theater. La construction narrative de Maryam Madjidi y est originale : on ne peut en faire une lecture linéaire bien que le livre soit organisé en trois parties : première naissance, deuxième naissance et troisième naissance. C’est que dans cette trame, Maryam passe du passé au présent et réciproquement et tisse ainsi son histoire, une histoire d’exilée. Elle est d’abord nommée dans une prison, fait la découverte de la liberté dans le ventre de sa mère, entend la voix de sa grand-mère protectrice. Des parents militants, la nécessité de quitter l’Iran, l’humiliation à l’aéroport (mèches de cheveux dans le foulard, contrôle du passeport), et l’arrivée à Paris, dans 15 m2. Il y aura ce conflit en elle des deux langues, celle dans laquelle elle est née et celle dans laquelle elle vit, l’écriture et l’oralité : relire ces pages pour en comprendre les enjeux familiaux, sociaux, amoureux. Il y aura des allers-retours entre l’Iran et la France, mais aussi la Chine et Istanbul, des années avant de revenir s’installer en France. Contempler le monde et raconter des histoires, la réalité, des rêves, des souvenirs, voilà de quoi faire un livre, quand les livres des parents ont été enterrés dans le jardin avant le départ, et que ses jouets ont été donnés aux enfants du quartier. Exhumer toute cette histoire, l’histoire des gens. Maryam cite une phrase d’un film des frères Taviani : « On ne peut pas vivre avec le poing fermé »

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