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7 décembre 2020

Tous nos corps, de Guéorgui Gospodinov (traduction Marie Vrinat) - éditions Intervalles

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Tous nos corps, c’est aussi toutes nos vies. Celles qu’on a vécues, souvenirs brefs, images saisies dans le présent, pages d’un livre lues ou même pas lues. L’auteur n’a pas la prétention de distiller des pensées comme on le ferait sur les réseaux dits sociaux : affirmant, sans contradiction, des opinions. Que dirait Blaise Pascal s'il écrivait sur Facebook aujourd’hui ? Guéorgui Gospodinov se réfère à Sei Shonagon pour comparer la liste des courses avec les listes de cette femme vivant au Japon entre le Xe et le XIe siècles. Il prétend préférer le monde que lui proposent les spams, richesses, amours, voyages, à celui de la réalité, factures, travail, fatigue. Il joue avec les mots de sa langue natale, le bulgare, par exemple pour montrer la particularité de la mélancolie dans ce pays des Balkans. Parfois ça tient en trois mots et ça fait toute une histoire. Parfois j’ai éclaté de rire à la dernière phrase. Parfois j’étais seulement ému. Parfois je devenais témoin d’une scène intime. Vous y découvrirez peut-être où est le centre du monde.

Des textes courts, on peut en lire ailleurs, bien sûr. Internet en recèle quelques-uns, et notamment ceux d’Éric Chevillard, dans son blog quotidien l’autofictif. Ou encore chez Borgès. Mais chacun a sa musique propre et celle  de Guéorgui Gospodinov entre dans votre corps et devient un peu de votre vie.

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