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10 août 2020

Les métamorphoses, de Camille Brunel (éd. Alma)

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Tout commence avec l’arrivée d’une grue Antigone  qui n’est pas a priori de ce continent. Et tout de suite la structure du roman se met en place : Isis et son chat Dinah, Isis constamment branchée sur internet et les réseaux sociaux, sa famille, ses amis. Et puis, la question des repas à base de viande se pose très vite aussi dans la famille : des désaccords plus ou moins profonds, voire inconciliables, et Isis qui donne à son chat des croquettes veganes… Et la discussion va tourner autour des métamorphoses dont internet dit déjà qu’il y en a dans le monde entier. C’est une pandémie. En six épisodes, celle-ci se répand. On ne peut plus tuer d’animaux, quels qu’ils soient, puisqu’ils pourraient être des humains métamorphosés. Et cela change toutes les relations, sociales, politiques, amoureuses. Le texte est remarquable, les mutations sont décrites avec une précision incroyable, la tension monte d’autant plus qu’elle devient de plus en plus intime au sein même de la ville, car l’essentiel se passe en ville. Et le sixième épisode nous emporte encore plus loin qu’on pouvait l’imaginer.

J’ai d’abord pensé à Ovide à cause du titre, mais j’ai vite oublié. Puis j’ai pensé à Kafka, mais ce n’est pas un homme seul qui se métamorphose ; c’est beaucoup plus. Et la quatrième de couverture fait référence aux Chants de Maldoror, de Lautréamont (dont Camille Brunel a écrit une vie imaginaire il y a quelques années). J’y suis retourné : six chants comme six épisodes, la grue dans le premier, d’autres animaux ensuite. Mais les questions ne sont pas les mêmes. Cette fois, il s’agit de nous et de maintenant.

Date de publication : 27 août 2020

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