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3 mars 2020

La Bête, de Yasmina Benabderrahman, au BAL, à Paris

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C'est au milieu d'une impasse, en face d'un jardin public (fermé le jour de ma visite pour cause de grand vent). Le BAL est un lieu dédié à l'image. La Bête, un conte moderne de Yasmina Benabderrahmane a reçu le prix de la jeune création 2019.

On voit ces courtes vidéos sur deux niveaux : au rez-de-chaussée et au sous-sol. Trois écrans au rez-de-chaussée : des mains qui cachent les yeux, des pieds chaussés qui arpentent un sol qui semble sec. Dans l'escalier des ombres sur un écran. Au sous-sol, un dispositif qui nous invite soit à rester debout au milieu des écrans, soit à nous asseoir au fond de la salle : le temps s'égrène sur un chapelet, le vent souffle et déplace des grains de poussière sur le sol, et on comprend qu'un mouton a été sacrifié, l'air s'engouffrant dans les poumons et les entrailles séchant sur le fil. Le rythme de machines perturbe le silence de gestes rituels. Des phrases s'affichent en arabe et en français, sans qu'on sache qui les prononce ; par exemple : "Oh la Beauté elle a fini par nous quitter pour aller vers l'Occident" ou "Avant de prier je sors de la réalité pour parler à Dieu".

Les images sont filmées au Maroc, sur le site du chantier d'un grand centre culturel. La roche y est dure et la terre argileuse. On y voit les mains et les pieds de la grand-mère de l'artiste et on imagine les mausolées des marabouts enterrés non loin de là. S'y côtoient la tradition et le contemporain.

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