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6 septembre 2016

Le beau temps, de Maryline Desbiolles

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Nice, ce n’est pas la première fois que Maryline Desbiolles nous y emmène. Il y a quelques années, c’était dans le quartier de l’Ariane (C’est pourtant pas la guerre). Et c’est à nouveau dans ce quartier qu’elle nous donne le premier rendez-vous : au Collège Maurice Jaubert. 

Très vite nous partirons avec elle sur les pas du compositeur, né en 1900 : Nice, la mer vue de la fenêtre, la musique et la poésie, le cinéma, le tout dans les quarante premières années du XXe siècle, la guerre menaçant, le Front Populaire, les mouvements de pensée (en particulier la revue Esprit, dirigée par Emmanuel Mounier) confrontés à l’antisémitisme et à l’irruption du nazisme et des régimes fascistes en Italie et en Espagne. 

Maryline Desbiolles écrit au présent : quand elle va sur les lieux où vécut Maurice Jaubert, elle en dit aussi les transformations. Ainsi, par exemple, de cette maison où la mère de Maurice Jaubert finira ses jours : « Un type lave sa voiture dans la rue, je lui demande s’il connaît la villa Mektoub, il me répond plutôt sèchement qu’ « il n’y a pas de mektoub ici », mektoub, le destin de l’homme fixé par Dieu, le fatum, en arabe (est-ce Maurice qui a trouvé le nom ? Bien entendu, j’ai tendance à le penser). L’orientalisme, le goût pour l’ailleurs ne font plus recette aujourd’hui même si jamais on n’a tant voyagé. »

Maurice Jaubert est intimement lié au cinéma et ce livre nous mène à la rencontre de Jean Renoir (que le musicien a côtoyé enfant), de Marcel Carné, de Jean Vigo, et d’autres. L’évocation de films comme Zéro de conduite, L’Atalante, Le quai des brumes, et de nombreux autres permet de montrer la conception de la musique de film qui anime le compositeur. Et au fil du livre, on se dit qu’on en connaît un peu, de cette musique, et de celle qu’il composa aussi pour la scène, comme la Chanson de Tessa : « Si tu meurs, les oiseaux se tairont pour toujours… » 

La mort, c’est à Azerailles, à l’Est, qu’elle tombera sur Maurice Jaubert en 1940. C’est là que Maryline Desbiolles termine son roman, à la première personne, partageant à travers le temps quelque chose qui ressemble à l’amour.

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