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27 octobre 2010

André Kertész, exposé au Jeu de Paume

kertesz1C’est la construction des photos d’André Kertész qui m’a d’abord intéressé. La première de ses photos que j’ai vue était sur la couverture d’un livre de Jean-Christophe Bailly, La ville à l’œuvre. C’était une photo prise à Meudon en 1928. Au milieu de cette photo, au premier plan, un homme porte un tableau sans doute, emballé dans du papier journal ; à l’arrière-plan, un viaduc traversé par un train dont la fumée traîne un panache gris ; la rue est en pente, certains descendent, d’autres montent ; on sent bien que cette ville change, sous la voie de chemin de fer on pourrait croire à un chantier naval.

Et, plus tard, j’ai été séduit par ses photos de squares prises d’une fenêtre d’immeuble, lignes courbes, bancs, arbres dénudés, sur un tapis de neige. Toujours l’obsession des lignes, jusqu’à leur déformation, gares, gratte-ciel, corps en distorsion. Une image de la Martinique, en 1972 (où une silhouette apparaît derrière une vitre translucide, à gauche de la photo, face à la mer étale) me rappelle cette autre photo, de 1917, d’un nageur sous l’eau, cet élément mouvant, qui, dans ces images, semble si calme.

kertesz_polaroidCe n’est pas la photographie sociale de Willy Ronis. André Kertész cherche le dessin, le trait, et c’est presque naturellement que les dernières photos de l’exposition sont les polaroïds (en couleur) qu’il a réalisés à la fin de sa vie, sur lesquels apparaît un buste en verre évoquant pour lui sa femme qui vient de mourir. Comme si ces photos rassemblaient toutes ses recherches, à la fois artistiques et, simplement, humaines.

Les photos d’André Kertész sont exposées au Jeu de Paume, à Paris, jusqu’au 6 février 2011.

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