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4 octobre 2012

Cergy Soit ! septembre 2012 (4)

cergysoit2012_042« Vive la Commune ! » Les Lorialets nous racontent son histoire méconnue, la Commune de Paris, ses espoirs, ses morts, il y a 140 ans. Une histoire qui semble se répéter ici et là dans le monde, partout où le peuple (ces gens que bourgeois et monarchistes, en 1871, appellent la canaille) s’organise avec fierté et pour l’honneur. Napoléon III défait à Sedan, les gouvernements qui se succèdent et pactisent avec Bismarck, gouvernements qui tournent le dos à la République encore jeune et déjà plusieurs fois bafouée, Thiers (dont Clémenceau dira que c’est « le type même du bourgeois cruel et borné ») enfin installant son gouvernement à Versailles, le peuple de Paris se sent trahi par les monarchistes et décide de créer une Commune libre. Deux mois d’une intense activité législative et démocratique que ne supporteront pas les « Versaillais ». Ce sera la Semaine sanglante. Celui qui nous raconte cette histoire y est mort le 28 mai 1871, au cimetière du Père Lachaise, devant le Mur des Fédérés. Plusieurs dizaines de milliers de morts, plus de 4000 déportés, les Communards ont été violemment réprimés (les chiffres montrent une violence sans doute pire que celle de la Terreur). Les livres d’histoire ont longtemps négligé cet évènement. Quand le char des Lorialets part pour raconter plus loin la Commune, résonne dans nos têtes la chanson qu’Eugène Pottier écrivit en 1886 :

Elle n'est pas morte

On l'a tuée à coups d'chassepots,
À coups de mitrailleuses,
Et roulée avec son drapeau
Dans la terre argileuse !
Et la tourbe des bourreaux gras
Se croyait la plus forte.

Tout ça n'empêche pas, Nicolas,
Qu'la Commune n'est pas morte !

Comme faucheurs rasant un pré,
Comme on abat des pommes,
Les Versaillais ont massacré
Pour le moins cent-mille hommes !
Et les cent-mille assassinats,
Voyez c'que ça rapporte...

Tout ça n'empêche pas, Nicolas,
Qu'la Commune n'est pas morte !

On a bien fusillé Varlin,
Flourens, Duval, Millière,
Ferré, Rigault, Tony Moilin,
Gavé le cimetière.
On croyait lui couper les bras
Et lui vider l'aorte.

Tout ça n'empêche pas, Nicolas,
Qu'la Commune n'est pas morte !

Ils ont fait acte de bandits,
Comptant sur le silence,
Achevé les blessés dans leur lit,
Dans leur lit d'ambulance !
Et le sang inondant les draps
Ruisselait sous la porte !

Tout ça n'empêche pas, Nicolas,
Qu'la Commune n'est pas morte !

Les journalistes, policiers,
Marchands de calomnies,
Ont répandu sur nos charniers
Leurs flots d'ignominies !
Les Maxime Du Camp, les Dumas
Ont vomi leur eau-forte.

Tout ça n'empêche pas, Nicolas,
Qu'la Commune n'est pas morte !

cergysoit2012_046C'est la hache de Damoclès
Qui plane sur leurs têtes :
À l'enterrement de Vallès,
Ils en étaient tout bêtes,
Fait est qu'on était un fier tas
À lui servir d'escorte !

C'qui prouve en tout cas, Nicolas,
Qu'la Commune n'est pas morte.

Bref, tout ça prouve aux combattants
Qu'Marianne a la peau brune,
Du chien dans l'ventre et qu'il est temps
D'crier : « Vive la Commune ! »
Et ça prouve à tous les Judas
Qu'si ça marche de la sorte,

Ils sentiront dans peu, nom de Dieu,
Qu'la Commune n'est pas morte !

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