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17 novembre 2009

It is time, par KSKF

itistimeJ’ai laissé passer quelques jours après la présentation d'une étape de création de It is time – C’est l’heure, par la Compagnie KSKF à la MJC Paris Mercoeur.

Je voulais que le travail des images fasse son chemin en moi et que me revienne par bribes ce spectacle original de vidéo, danse et textes.

Regarde moi – Je disparais.
C’est la première partie du spectacle. Sur une mire, ensemble de lignes de couleurs permettant le réglage d’une image télévisée ou d’une surface sensible, s’affichent ces mots tandis que, devant, défilent des femmes attifées, vêtues, coiffées comme autant de modèles proposés à notre imaginaire. La mire fonctionne comme un miroir aux alouettes, un principe de séduction, une sorte de scintillement comme en produisent certains spots publicitaires. C’est dans ces représentations, dans ce paraître, que disparaît l’être.

Il est temps de réagir.

La dernière image qui nous est proposée est belle, portée par une musique qui vient nous cueillir le fond de l’âme, mais un peu trop ; je me sens piégé à ce moment par une émotion artificielle, quand les cinq acteurs de lumière et d’ombre avancent vers le public et s’immobilisent pour attendre, tous les regards concentrés vers eux, la fin, les applaudissements qui libèrent de cette tension. Aussi, je préfère revenir à un autre temps du spectacle.

Textes, images se bousculent où se dit et se montre le désir d’être entendue et vue, d’être aimée pour ce que l’on est, ombre, figure dans l’écran neigeux, corps réel devant l’écran, démultiplié sur la toile blanche, image de soi à quoi s’affronter, boxe, boxe, image de l’autre à quoi se mesurer, boxe, boxe. Et tomber dans les bras l’une de l’autre.

VanessaBeecroftJ’ai beaucoup pensé aux modèles de Vanessa Beecroft, mises dans une situation qu’elles doivent tenir le plus longtemps possible, sachant que les photographes et vidéastes présents lors de ces performances attendent le moment où les corps, souvent nus, fatiguent et où les poses ne sont plus hiératiques mais d’abandon (en cliquant sur la photo ci-contre vous accédez au site de Vanessa Beecroft).

S’il faut encore, dans cette proposition de KSKF, travailler les moments de textes, je suis sensible à ce jeu des corps, à l’impression de force qui s’en dégage, à la sueur qui coule sur le visage, sur la poitrine, qui laisse au sol une empreinte comme on trace une silhouette sur le lieu du crime ou de l’accident.

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